FOOTBALLEuro 2016: Fan-zone agrandie, audiences de dingue... C'est la folie totale en Islande

Euro 2016: Fan-zone agrandie, audiences de dingue... C'est la folie totale en Islande

FOOTBALLPlus de 10 000 personnes ont fêté la victoire historique contre les Anglais lundi à Reykjavik, synonyme de qualification en quart de finale de l'Euro 2016...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

C’est un petit pays de l’Atlantique Nord, perdu entre le Groënland et la Norvège. Une nation d’environ 333.000 habitants, aux quelque 20.000 licenciés de football. Pour sa première grande compétition sportive,l’Islande a créé la surprise dans cet Euro, après sa victoire lundi contre l’Angleterre en huitième de finale. Au pays, le parcours « des Vikings » est suivi par tout un peuple, mais la folie avait commencé un peu plus tôt.

« La qualification pour l’Euro était déjà historique. Les Islandais sont dingues depuis septembre dernier », raconte Florent Gast, 28 ans, expatrié depuis 5 ans en « terre de glace ». « Dès janvier à l’Alliance française, on a reçu plein de demandes d’Islandais qui préparaient leur voyage en France, et voulaient pouvoir se débrouiller avec notre langue. La ferveur était déjà là ». Au fil des matchs, l’engouement n’a fait que monter.

Reykjavik, Fan Zone.
Reykjavik, Fan Zone.  -  Brynjar Gunnarsson/AP/SIPA

« On ne parle que de foot depuis deux semaines »

« L’ambiance est merveilleuse ici, depuis le début du tournoi, c’est l’euphorie générale. Les rencontres attisent toutes les conversations, on ne parle que de foot depuis deux semaines. Chaque match est un événement national », témoigne Stéphane Aubergy, de Kópavogurn, en banlieue de la capitale. Un exemple de cette ferveur ? Beaucoup d’Islandais ont posé leurs vacances pour la compétition. 8 et 10 % de la population serait d’ailleurs descendue en France pour supporter leur équipe.

Les moins chanceux ont bénéficié d’un geste - inimaginable en France - pour le dernier match de poules, le 22 juin dernier. Stéphane Aubergy :

« « Le match Islande-Autriche était diffusé à 16 heures locale. Pas mal d’entreprises ont fermé la boutique vers 15h pour permettre aux gens d’aller voir le match. Il faut comprendre : c’est la première fois qu’un événement sportif rassemble autant de monde, et pas seulement des footeux. L’Islande a déjà eu quelques records, l’homme le plus fort du monde, ou des Miss Monde, mais là, supporter l’équipe est une véritable fierté nationale ». »

Il faut dire que l’Islande a un complexe, celui du petit pays. « On ne parle jamais d’eux sur la scène internationale, si ce n’est pour évoquer la crise financière [en 2008] ou l’éruption de l'Eyjafjöll en 2010. L’Euro est une superbe vitrine », confirme Florent. Le week-end dernier, le foot a totalement éclipsé l’élection du nouveau président islandais. Le favori, Gudni Johannesson, s’était d’ailleurs mis dans le ton de l’euphorie générale. « La première chose que je ferai une fois élu, c’est de me rendre en France lundi pour voir l’Islande jouer contre l’Angleterre ».

Et les soirs de match, elle est comment l’ambiance à Reykjavik ?

  • Le soir (à cette époque, il ne fait jamais nuit), les rues sont aussi vides que sur la banquise voisine, et les boutiques fermées. « Les Islandais sont plutôt casaniers. Donc pas mal de supporters préfèrent rester à la maison pour voir les matchs à la télé », confie Florent. Un chiffre complètement dingue est d’ailleurs tombé après le match contre l’Autriche : 99.8 % de part d’audience à la télévision islandaise.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

  • La mairie de Reykjavik avait installé un écran géant en centre-ville pour les trois premiers matchs, mais il a fallu le déplacer. « La Fan Zone n’était pas assez grande. En un jour, l’écran a été déplacé sur une colline pour pouvoir accueillir une dizaine de milliers de fans lundi », s’amuse Marion Herrera, dans le pays depuis 1996. « C’était fou, on faisait tous le clapping en même temps que les joueurs après la victoire, on aurait dit une choré bolchevique, il y avait plus de monde que pour la fête nationale le 17 juin ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


  • N’oublions pas les nombreux « bars sportifs » du centre-ville, trois ou quatre seulement, mais la bière y coule à flots.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La victoire contre les Anglais a été particulièrement fêtée lundi soir. Les Islandais espèrent récidiver dimanche contre les Bleus. « Ils sont impressionnés par les Français qu’ils considèrent comme plus créatifs que les Britanniques, reprend Marion Herrera. Ils sont déjà très fiers qu’une petite île comme la leur ait gagné l’affection des autres pays. Toute l’âme de l’île sera derrière les Strákarnir okkar [nos gars, surnom de l’équipe] ». Stéphane complète. « Les Islandais ont confiance dans la hargne et la ténacité de leur équipe. La victoire contre les Anglais a été vécue comme un beau pied de nez à toutes ces équipes hyper-pro, très organisées. Rendez-vous compte, l’un des sélectionneurs islandais est un simple dentiste… » On espère ne pas avoir une raison de plus dimanche de les détester.