A sa place, on aurait fait la même chose. Pourquoi s’en priver ? Pour une fois, l’Italie ne paye pas de mine sur le papier, alors autant en profiter pour s’enlever toute pression inutile. Surtout d’affronter la grande Espagne, ce lundi, pour le gros choc de ces huitièmes de finale de l’Euro. Alors le sélectionneur Antonio Conte a clairement fait savoir dimanche en conférence de presse que son équipe n’était pas favorite. Mais alors pas du tout. « On va tenter de réussir un exploit face à cette équipe. Car oui, il s’agirait d’un exploit », a-t-il assuré.

« J’aurais préféré affronter une Espagne plus douce, qui aurait enchaîné les victoires »

On lui rappellera tout de même que dans ce match entre un premier et un deuxième de poule, c’est son équipe qui se présente dans la peau du premier. Mais là où Conte est vraiment fort, c’est qu’il a réussi à retournerla défaite de l’Espagne face à la Croatie en argument en leur faveur. « Les défaites amènent toujours quelque chose en plus, au niveau de la colère, de la concentration. J’aurais préféré affronter une Espagne plus douce, qui aurait enchaîné les victoires. » On frôle le génie.

Evidemment, les Espagnols ne sont pas du genre à se laisser berner. « Il a dit qu’on était favori ? Je n’y crois pas une seconde, rétorque le milieu espagnol Cesc Fabregas. Conte est un grand coach, il sait comment surprendre ses adversaires. » « C’est du 50-50 », assure pour sa part ce bavard de Vicente Del Bosque, le sélectionneur ibérique.

« Il n’y aurait plus de plaisir dans la vie si tout était écrit »

Peut-être. En tout cas, le discours italien n’empêche pas l’ambition non plus. « On n’est pas ici pour faire de la figuration, promet Conte. La raison veut que nous perdions, mais il faudra aller au-delà de ça. Rien n’est impossible, sinon ce serait trop simple. Il n’y aurait plus de plaisir dans la vie si tout était écrit. La beauté du foot, c’est de travailler pour renverser les pronostics. Je n’ai pas envie de faire mes valises et de rentrer demain. Mes gars non plus. » Il doit être fort dans ses causeries d’avant-match, l’ami Antonio.