Euro 2016 : Ce coup-ci, on fait des bisous tout partout à Griezmann
FOOTBALL•Les Bleus ont renversé l’Irlande en deuxième mi-temps pour se qualifier en quarts de finale de leur Euro (2-1), en grande partie grâce à Antoine Griezmann…Julien Laloye
A Lyon,
Maintenant il faut se faire à l’idée. Cette équipe de France ne fait rien dans la facilité. Mais tant qu’elle lève les bras à la main et le pays avec, on va vibrer comme des petits fous. L’Irlande a mené une mi-temps avant de s’écrouler à cause du talent de Griezmann (2-1). Pourvu que la tête et le pied gauche du Madrilène soient trempés dans l’eau du Styx pour le reste de la compétition, et ça devrait le faire.
Est-ce qu’on a stressé comme des bœufs ? Un tout petit peu
Ce serait être malhonnête de dire qu’on a traversé l’après-midi les doigts de pied en éventail avec un mojito bien frais, puisque les Bleus ont trouvé le moyen de concéder un penalty au bout d’environ 12 secondes de jeu, une action où tout le monde s’y est mis pour faire des boulettes, de la glissade de Rami jusqu’à la charge mal maîtrisée de Pogba. La défense française a globalement été atrocement fébrile avant le repos, et on a craint un moment qu’un deuxième but ne vienne vraiment compliquer l’affaire. Mais Lloris a fait la parade qu’il fallait (22e) et les Irlandais n’ont pas assez profité de leurs coups de pied arrêtés. L’égalisation rapide de Griezmann après le repos a largement détendu les esprits.
Est-ce qu’on a pensé être éliminés ? JAMAIS DE LA VIE
Quand bien même les Bleus étaient menés au repos après 45 minutes à l’envers, il aurait fallu que les hommes de Martin O’Neill tiennent le score un peu plus longtemps pour espérer l’exploit. On avait assez parlé des trois jours de récupération supplémentaires dont avait bénéficié l’équipe de France pour savoir que la jauge irlandaise risquait d’être rapidement à sec, et une équipe qui commence à jouer la montre au bout d’un quart d’heure a rarement un deuxième souffle en fin de match. On aurait quand même préféré que le public pousse un peu plus à 0-1, mais les supporters du Parc OL devaient être plus inquiets que nous.
Est-ce que notre remontée sort de nulle part ? Pas du tout
Deschamps a eu le mérite de tout changer à la mi-temps, notamment le positionnement de Matuidi, totalement paumé à droite pour faire plaisir à Pogba. Coman était parti s’échauffer très tôt et il a démembré tous les Irlandais qui ont vainement tenté de se mettre sur son passage. Griezmann en a profité pour se recentrer ni vu ni connu, et les Bleus n’étaient plus les mêmes au retour des vestiaires. C’est plus facile à dire après, bien sûr, mais on a rapidement senti un adversaire au bord de l’apoplexie physique. L’expulsion de Murphy a bouclé le match, même si Gignac aurait dû rajouter un ou deux pions sans forcer
Est-ce qu’on est amoureux de Griezmann ? Presque autant que de Payet
L’attaquant madrilène n’avait ébloui personne en poules, mais il avait déjà montré son sens du but de raton face à l’Albanie. Il faudrait d’ailleurs penser à remercier Diego Simeone pour avoir fait de Griezmann un joueur de tête aussi exceptionnel. Sa détente sur un centre aux petits oignons de Sagna, mazette… Celui qui avait été boudé par l’OL à l’adolescence a roulé sur l’Irlande avec l’aide de Giroud, décisif sur le deuxième but puis sur l’expulsion de Murphy dans la foulée. En huit minutes, les deux hommes ont permis aux Bleus de tout renverser. Après Payet face à la Roumanie, la France s’est trouvée un nouveau héros.
aRami et Kanté suspendus en quarts, une bonne nouvelle ? Oui et non
Les deux ont pris un jaune au moment où se demandait s’ils allaient être suspendus pour les quarts de finale ou pour le premier match de septembre. Pas grand-chose à dire les deux fois, la France était au bord du gouffre et ce n’était pas le moment de se retenir. N’empêche, il faudra faire sans eux en quarts de finale, et on peut déjà vous donner un petit indice puisque Deschamps a envoyé Umtiti s’échauffer un long moment en fin de rencontre. Dans l’esprit du staff, il aurait rattrapé Mangala, et dans le nôtre, il vaut largement Rami. Quant à Kanté, sorti à la mi-temps, son absence s’annonce nettement plus préjudiciable. Mais on aura le temps d’en reparler.
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