Cher Michael O’Neill,

Franchement, on a espéré. Beaucoup. On était même venu presque que pour ça. Peut-être que si le match avait été plié à 5 minutes de la fin, tu l’aurais fait. Mais non, ça ne faisait qu’un but à zéro pour le pays de Galles et tout était encore possible. Alors tu as décidé, en ton âme et conscience, de ne pas offrir au public, aux téléspectateurs, aux autres joueurs, aux photographes, aux journalistes, aux stadiers, aux jardiniers, à tout Belfast, au King, à la Reine Elisabeth II, aux Inuits dans leur igloo, bref à la TERRE ENTIERE ce qu’elle voulait voir : l’entrée en jeu de la star absolue de cet Euro, Will Grigg.

« Je n’ai pas à faire mon équipe en fonction des chants des supporters », t’es-tu défendu après le match. Comme si ces quelques mots suffisaient à se faire pardonner, quand on a refusé de faire plaisir à environ 7,3 milliards d’êtres humains. On t’avait apprécié, pourtant, lors de cette conférence de presse avant le match face à l’Allemagne. Tu avais parlé du goût du peuple nord-irlandais pour le football, de cet Euro qui pourrait signifier tant pour votre avenir. C’était beau. En y repensant, ça nous rend encore plus triste.

En plus, qu’est-ce que ça aurait changé au final ? On a aimé, malgré tout, voir ton équipe se défendre comme elle pouvait, jouer avec un cœur gros comme ça. Mais vous vous êtes créé une occasion et demie en quatre matchs, alors quelle importance pour l’identité de l’attaquant ? A 20 Minutes, on avait même enquêté pour savoir ce qu’il valait sur le terrain, ce petit Grigg. Et on nous avait dit qu’il se défendait pas mal. Alors pourquoi ? Pourquoi Lafferty, pourquoi Washington et pourquoi pas Willou ? On n’arrive pas à comprendre. Son frère non plus, on ne sait pas si tu as vu les mots doux qu’il t’a adressés…

Nous, on n’ira pas jusque-là, bien sûr. C’est juste que tes supporters méritaient bien ça, et lui aussi. Au final, Will Grigg restera un fantasme. Et si c’était ça, le but, en fait ?