FOOTBALLLes noms polonais, la hantise des commentateurs sportifs

Euro 2016: Blaszczykowski, Jedrzejczyk... Les noms polonais, le cauchemar des commentateurs

FOOTBALLCertains noms de joueurs polonais, qui jouent l'Allemagne ce jeudi (21h) à l'Euro 2016, sont totalement imprononçables...
Le Polonais Jakub Blaszczykowski.
Le Polonais Jakub Blaszczykowski. - PressFocus/SIPA
David Phelippeau

David Phelippeau

A Nantes,

Au Scrabble, vous déchirez tout avec leurs noms. On a calculé les points avec les patronymes de deux Polonais ! Jakub Blaszczykowski et Artur Jedrzejczyk, qui affrontent l’Allemagne jeudi (21h) au Stade de France dans le cadre de l' Euro, vous rapporteraient respectivement 72 et 64 points. De quoi battre pépouze votre daron au Scrabble… En revanche, ces noms de joueurs polonais amusent beaucoup moins les commentateurs sportifs. « J’ai eu beaucoup de mal avec le latéral gauche polonais Jedrzejczyk dimanche, reconnaît Nicolas Jamain, journaliste à RMC Sport, qui a commenté, dimanche, Pologne-Irlande du Nord (1-0). Quand tu vois un mec qui a le ballon à l’opposé comme Milik, tu es soulagé. »

Envoyé spécial pour son agence en 2012 en Pologne pour l’Euro de foot, Jamain estime que commenter cette nation est « un vrai problème ». « Bon, parfois, tu places un K où il ne faut pas, mais ce n’est pas très grave. Notre chance c’est que les gens ne connaissent pas souvent ces joueurs ». Julien Brun, journaliste à BeIN Sport, a une astuce. « Avant le match, je vais voir un journaliste local, je lui soumets la liste des 23 Polonais. Ensuite, j’écris phonétiquement la manière de prononcer le nom. A la manière polonaise en le francisant un peu. »

Si vous souhaitez écouter la bonne prononciation du nom du Polonais Blaszczykowski, c’est ici…

Dimanche, en plein match, Julien Brun a ainsi expliqué pourquoi il prononçait Blaszczykowski d'une manière bien à lui. Comme s’il avait un chamallow dans la bouche (Jakub Boichvikovsky a priori). « Cela fait dix ans qu'il joue en Bundelsiga. Normalement, ça se prononce complètement différemment de ce que tout le monde fait. Si je le prononce bien à la polonaise, tout le monde va se moquer. Et si je le prononce à la française, les Polonais vont se moquer. On a toujours tort de toute façon quand on est commentateur. Donc, ce que j’ai fait pendant Pologne-Irlande du Nord, c’est que j’ai expliqué à un moment pourquoi je le prononçais comme ça ».

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La « polémique » Källström

Mais il n’y a pas que les noms de Polonais qui posent des soucis. « Les Irlandais, les Anglais, ce n’est pas toujours simple non, poursuit Jamain. Ce sont souvent les équipes de l’Est qui posent des problèmes. En radio, c’est plus dur encore car il faut mettre du rythme. En télé, on n’a pas toujours besoin de dire le nom des joueurs… » La prononciation du nom du Suédois Kim Källström fait aussi débat. « Pour le match de la Suède, lundi, j’ai prononcé "Chalstrom" et non Källström, explique Brun. Christophe Josse [journaliste à beIN Sport] avait essayé d’instaurer cette prononciation, c’est normalement comme ça qu’on le prononce en Suède. Sur Twitter, beaucoup m’ont dit que je disais n’importe quoi ».

La galère Islande-Hongrie à venir…

Toutefois, Julien Brun trouve presque ça sympa d’avoir des noms alambiqués : « J’aime bien quand c’est compliqué car ça met une musique en bouche. Exemple de Sokratis Papastathopoulos, ça donne une rythmique sympa. En Allemagne, on dit Sokratis seulement, c’est dommage. » En attendant, le journaliste radio Nicolas Jamain « angoisse de commenter, samedi, Islande-Hongrie ». Au moins, il a le temps de réviser.