De notre envoyé spécial au Parc des Princes,

Certains l’appellent le « Cruyff croate ». De notre point de vue, le « Pirlo croate » serait plus approprié, étant donné sa position assez basse sur le terrain et la qualité de sa frappe. Mais en fait, peu importe. Luka Modric n’a besoin d’être comparé ni à la légende néerlandaise ni au classieux italien, il trace très bien sa route tout seul. Face à la Turquie lors du premier match de la Croatie dans l’Euro ( victoire 1-0), dimanche, le milieu de terrain a été immense. Tout simplement.

« Ça a été un de ses meilleurs matchs, juge son sélectionneur, Ante Cacic. Nous avons eu bien besoin de lui pour rendre notre jeu plus agressif. » Prêt à tout pour récupérer le ballon (ce tacle sur Arda Turan en première période…), jamais avare de gestes pour replacer son monde, toujours dans le bon tempo à la passe, il a en plus inscrit le seul but du match sur une merveilleuse reprise de volée. C’est bon, l’œuvre est complète.

« J’ai juste frappé le ballon parfaitement », a commenté l’intéressé après la partie. On n’en saura pas beaucoup plus sur la manière dont il a vécu ce match. Modric est plus disert pour évoquer la victoire de son équipe que sa prestation individuelle. Pour l’auto-congratulation et les déclarations de star, on repassera. Et ce n’est pas vraiment étonnant pour un joueur dont la présence est aussi importante que discrète au milieu des stars du Real Madrid depuis 2012.

Cet Euro va peut-être changer la donne. A 30 ans, et pour sa cinquième grande compétition internationale, l’ancien de Tottenham aimerait aider cette génération croate à marquer son époque, comme celle de 1998. « Nous devons passer cette phase de groupe étape par étape, c’est après qu’on pourra se prononcer avec confiance », dit-il. S’il répète ce type de prestation, on ne se fait pas trop de soucis pour la Croatie.