Euro 2016: Oubliez l’Espagne, le meilleur milieu de terrain d’Europe c’est la Croatie
FOOTBALL•Modric, Rakitic, Kovacic, Brozovic…Nicolas Camus
Quand on parle milieu de terrain, l’Espagne est la référence absolue en Europe. De 2008 à 2014, l’entrejeu de la Roja a allègrement massacré tout ce qui s’est présenté face à lui sur un terrain. Mais depuis, la succession est ouverte. On est d’accord, une sélection qui dispose encore sur cet Euro de Fabregas, Busquets, Iniesta et Koke, ce n’est pas si ridicule. Seulement, quelque chose s’est brisé lors du Mondial brésilien, et pour la nouvelle hype en la matière, on mettrait bien un billet sur la Croatie. Pourquoi ? Petite argumentaire avant son premier match de l’Euro face à Turquie, en quatre points.
- Luka Modric
Le chef, c’est lui. Récupérateur, relayeur, créateur, capitaine, il fait tout. Et bien. On parle quand même d’un joueur qui a réussi à équilibrer à peu près le milieu du Real Madrid. Deuxième joueur le plus capé de l’histoire de la Croatie (89), il va disputer sa cinquième grande compétition internationale. Incontestablement le Roi de cette équipe à damier… à qui il ne faut pas laisser un ballon traîner à 25 mètres.
- Ivan Rakitic
Pour lui, c’est simple, il suffit de dire qu’il a réussi à s’imposer dans le milieu de Barcelone. Voilà, ça vous pose un bonhomme. Un peu comme Modric, l’ancien du FC Séville est du genre polyvalent, précieux pour créer et parfois présent à la conclusion. Bref, un gars dont on ne parle jamais, sauf quand il n’est pas là et que comme par hasard ça ne gagne plus. La marque des grands.
- Mateo Kovacic
Le surdoué de la bande. Premier but chez les pros à 16 ans, capitaine à 17, transfert à l’Inter Milan à 19 puis au Real à 21. Kovacic en a aujourd’hui 22, et s’il n’est pas encore incontournable à Madrid, il a tout même disputé sa trentaine de matchs pour sa première saison dans l’équipe de Zidane. Appelé à devenir un très grand, il a tout à gagner dans cet Euro, couvé par ses aînés.
Marcelo Brozovic
Un prénom de Brésilien avec un nom d’ex-Yougoslave. Forcément, ça ne peut pas être anodin sur un terrain. Arrivé à l’Inter Milan en janvier pour un prêt de deux saisons de la part du Dinamo Zagreb, le joueur de 23 ans a séduit son monde. Doté d’une frappe de mule, capable de jouer à plusieurs postes du milieu (une spécialité croate, donc), il est le complément idéal de ses petits camarades susnommés.
Petit bonus : Retenez bien les noms de ces autres jeunes milieux pour pouvoir vous la raconter plus tard >> Ante Coric et Marko Pjaca.
Une fois les présentations effectuées, on peut soulever un point qui titillera les sceptiques. Les Croates ont toujours eu de très grands milieux, à commencer par Boban et Prosinecki, mais ça n’a jamais suffi à en faire une nation forte du continent. Pas faux. Sauf que là, il ne s’agit pas que d’artistes. Il y a le talent et la capacité à se dépouiller pour gratter des ballons.
L’avis de leur sélectionneur, Ante Cacic
« Tous, ils jouent à un très niveau, reconnaît leur sélectionneur Ante Cacic. Il y a Modric et Rakitic, qui ont beaucoup d’expérience et cette mentalité de vainqueur, et de très bons jeunes. Maintenant, il faut savoir comment mettre ensemble toutes ces qualités. On y travaille. Nos milieux sont ceux qui doivent mener l’équipe à son meilleur niveau. Si c’est le cas, on peut espérer de grands résultats ».
L’avis du vieux briscard de la sélection, Darijo Srna
« Je pense qu’avec eux, plus d’autres comme Mandzukic, nous avons une très bonne équipe. Sûrement une des meilleures de notre histoire, même. Mais ils n’ont encore rien accompli en sélection ».
L’homme aux 129 sélections n’en dira pas plus… Comme s’il voulait garder la surprise. De toute façon, on sera vite fixé. Un petit Croatie-Espagne est au programme du groupe D, le 21 juin, à Bordeaux.