LIGUE DES CHAMPIONSAtlético-Bayern: Prenez des cours de vice avec Simeone et l’Atlético Madrid

Atlético Madrid-Bayern Munich: Prenez des cours de vice avec l'entraîneur Diego Simeone

LIGUE DES CHAMPIONSLe coach argentin ne manque jamais d’imagination quand il s’agit de déstabiliser l’adversaire…
Julien Laloye

J.L.

Chez Diego Simeone, tout commence avec le costume noir d’homme de main de la mafia sicilienne. Les cheveux noirs ramenés en arrière au pento ajoutent la petite touche sud-américaine, et l’ensemble donne un personnage qu’on préférerait éviter le soir venu dans une rue mal éclairée. C’est plus qu’une image soigneusement entretenue, d’ailleurs. L’entraîneur de l’Atlético Madrid est vraiment prêt à tous les coups de vice pour gagner. Petit guide des filouteries de l’Argentin avec l’éclairage de Gernot Rohr, qui n’avait rien contre un peu d’intox sur les bancs de touche.

Utiliser les ramasseurs de balle. Ils font partie du jeu

Diego Simeone ne fait pas que conditionner son vestiaire avant les gros matchs. Il fait la même chose avec les ramasseurs de balle, des petits jeunes du club comme le veut la tradition. Une seule consigne : Quand l’adversaire est devant, on cache les ballons le plus longtemps possible, et inversement. Samedi, un petit soldat a carrément balancé un deuxième ballon sur la pelouse pour arrêter une contre-attaque de Malaga. C’était peut-être le fils de Simeone himself. L’an passé, celui-ci n’avait pas hésité à sauter dans les bras de papa après un but colchonero dans le derby ! Il ne devait pas se presser beaucoup pour rendre la balle aux Madrilènes.

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L’avis de Gernot Rohr : « C’est l’expression d’une volonté suprême de gagner. Tous les moyens sont bons pour y arriver, je ne crois pas que ce soit négatif. Utiliser les ramasseurs de balle pour accélérer ou ralentir un match, ça s’est déjà vu. Samedi, c’est allé un peu loin avec le coup du ballon sur la pelouse, mais c’est de bonne guerre. Et puis il n’y a pas eu but à la fin de l’action non plus, ça ne me choque pas »

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Mettre le pied. Sur le tibia s’il faut

L’Atlético n’est pas toujours beau à voir jouer. Presque jamais en fait. Simeone a construit une équipe de morts de faim, où la formidable organisation défensive sublime les insuffisances individuelles sans s’embarrasser des principes. L’an passé, personne n’a pris plus de cartons jaunes en C1 que les joueurs de L’Atlético, pourtant éliminés en quarts de finale. Il y a deux ans,c’était déjà l’équipe qui commettait le plus de fautes dans la compétition (214, soit près de 17 fautes en moyenne par match ». Un engagement parfois excessif : En quarts de finale, Torres a bien failli tout ficher par terre au Nou Camp en se faisant expulser avant la mi-temps.

L'Altético et les cartons jaunes en C1.
L'Altético et les cartons jaunes en C1.  - Uefa.com

L’avis de Gernot : « C’est bien qu’il y ait une équipe pour rappeler que le football est aussi un jeu de combat. Moi j’aime le football engagé et je prends beaucoup de plaisir à voir des matchs de l’Atlético. Ça me rappelle un peu le système avec lequel j’avais fait évoluer Nice. Tout le monde devait être agressif sans le ballon, on mettait l’accent sur la dimension physique. Toutes proportions gardées, c’est ce qu’a installé l’Atlético en Europe et en Espagne ».

Champions League - Barcelone/Atletico Madrid - Torres expulsé 10 minutes après son but !

Perdre du temps. Le plus possible

Un autre talent de cette équipe madrilène quand elle tient un résultat favorable. Pourrir le jeu, mais avec dignité. Pas de simulations à la catalane ici,mais une recherche systématique des temps morts légaux, comme prendre son temps pour dégager un six mètres, effectuer une touche, tirer un corner, ou décider d’un remplacement (toujours le joueur de l’autre côté du terrain). En bref, une manière diffuse de faire tourner le chrono sans que le ballon soit en jeu. Ce qui fait parfois ressembler les matchs de l’Atlético à un Oyonnax-Brive bien chiant de top 14.

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L’avis de Gernot : « Le coup du remplacement de l’autre côté du terrain, c’est fait et refait. Moi je donnais même la consigne en amont à mes joueurs. Je leur disais "Mets-toi de l’autre côté je ne vais pas tarder à te sortir". Au pire, je faisais passer la consigne. Il faut savoir jouer sur ses forces. Voir défendre l’Atlético, c’est beau à voir, même s’il y a une manipulation des médias pour dire que le football léché c’est mieux ».

S’en prendre à l’arbitre. Physiquement

Il arrive parfois à Simeone de faire du mauvais Mourinho, notamment avec les arbitres. Sauf que l’Argentin ne flingue pas devant la presse, mais sur le terrain. Il n’hésite jamais à venir brancher un arbitre droit dans les yeux quitte à rendre perpète, comme en 2014 quand sa tape sur la nuque du quatrième officiel lui avait valu huit matchs de suspension. Evidemment, et c’est le but, sa conduite déteint sur un groupe obligé de se mettre au diapason. Cela donne des joueurs la bave aux lèvres et un engagement toujours à la limite du dérapage.

Diego Simeone à deux doigts de craquer lors de la finale de C1 en 2014.
Diego Simeone à deux doigts de craquer lors de la finale de C1 en 2014.  - Daniel Ochoa de Olza/AP/SIPA

L’avis de Gernot : « Quand on demande à son équipe de jouer avec une telle agressivité sur le terrain, il faut commencer par donner l’exemple. Simeone fait partie des entraîneurs qui mettent le plus de pression sur le corps arbitral pendant les matchs. C’est la seule chose qui gêne vraiment à l’Atlético. Même si dans l’ensemble, les arbitres ne se laissent pas faire ».

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Insulter l’adversaire. En douce, forcément

Bernat, le joueur espagnol du Bayern, a résumé ça très bien : « L’Atlético est une équipe agressive à qui les arbitres donnent souvent trop de liberté. On sait que certains joueurs vont essayer de nous sortir du match par tous les moyens ». Peu de mystères sur les dits moyens. Les Madrilènes manient l’insulte avec un savoir-faire remarquable pour déstabiliser les gars d’en face, une consigne du boss, paraît-il. Ce dernier ne pourra pas compter sur son plus fidèle aboyeur contre les Allemands, le fidèle Diego Godin. On compte sur le Français Lucas Hernandez pour prendre le relais.

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L’avis de Gernot : « Oui bon ça, je ne sais pas trop. En Espagne ils ont de comportements très dynamiques par rapport à ça, ça part vite. Mais il faut tourner ça un peu positivement. Moi j’adore l’ambiance de Vicente Calderon. Simeone contribue à ça en faisant le show sur le banc. L’Atlético est l’incarnation d’un autre football que celui qui est habituellement mis en avant, et ça c’est une très bonne chose »