De notre envoyé spécial à Madrid,

Deux semaines ont passé et les critiques ont toujours autant de mal à passer. Flingués sur leur manque d’intensité et de volonté au match aller face au Real Madrid (0-0), les Parisiens se sont défendus d’avoir joué avec le frein à main au Parc des Princes. Ce qui ne les empêche pas d’avoir conscience que le Real leur a été supérieur. A la veille du retour, le coach Laurent Blanc et Blaise Matuidi, présents en conférence de presse, ont promis que ça se passerait mieux pour Paris. Ou en tout cas qu’ils ont un plan en tête pour éviter que ça se finisse très mal, comme beaucoup le prédisent.

Que manque-t-il encore au PSG pour concurrencer la marque Real Madrid ?

1. Aussi bien qu’à l’aller, tu défendras

C’est la base. Si Paris s’en est aussi bien sorti à l’aller, c’est avant tout parce que sa défense a été ultra-solide. « On a très bien défendu, d’ailleurs de nombreux espagnols m’ont dit que c’était l’une des premières fois que le Real se créait aussi peu d’occasions dans un match », se félicite Laurent Blanc. Et c’est vrai : en ce moment, la défense centrale du PSG est imprenable. Sauf qu’on est pas vraiment sûrs que David Luiz soit suffisamment en forme pour jouer et que Marquinhos, blessé, est resté à Paris. Ce qui pourrait repositionner Serge Aurier dans l’axe et offrir une place de titulaire à droite à Gregory Van der Wiel. Et là, d’un coup, ça fait beaucoup moins rire.

2. Physiquement, tu tiendras

Non, non et non, le PSG n’a pas manqué d’intensité il y a quinze jours au Parc des Princes, sinon « on en aurait pris trois », assure Blaise Matuidi. Mais quand même, quand on demande à Laurent Blanc ce qu’il faudra faire de mieux mardi, il évoque évidemment une meilleure gestion technique au milieu mais aussi les « moyens physiques » de faire front. Ce qui revient un peu au même. Bref, Laurent Blanc, toujours : « A l’aller, le Real a été conquérant, ils ont avancé sur l’adversaire, ils ont pressé dans notre propre camp et ont été super-rapides en contres ». Cette fois, le PSG ne pourra pas dire qu’il n’était pas prévenu.

3. Le nul tu joueras

Ouais, ouais, bien sûr que « quand on est le PSG on joue tous les matchs pour les gagner ». Personne n’osera contredire Blaise Matuidi là-dessus, mais disons qu’il faut parfois faire preuve d’un peu de réalisme. On n’est pas encore sûr que le PSG ait vraiment les moyens de l’emporter à Santiago Bernabeu et on a surtout peur que s’il cherche à le faire, ça se retourne contre lui. Car en cas de match nul 1-1, 2-2 ou plus, la nouvelle règle en cas d’égalité en phase de poule donnerait provisoirement la première place du groupe au PSG. Ce qui pourrait inciter les Parisiens à ne prendre trop de risques mardi soir. Car il « suffirait » ensuite de battre Malmö et Donetsk pour la conserver jusqu’au bout. « Je ne dis pas qu’on vient ici pour faire match nul, et il y aura un adversaire qui aura envie de gagner en face, mais oui, 1-1 serait un très bon résultat », conclut sagement Matuidi.

4. Ne pas être trop nul en attaque, tu essaieras

Pataud, mal inspirés, trop individualiste, le trio offensif Cavani-Ibrahimovic-Di Maria avait flirté avec le gênant lors du match aller. Et même si ça va un peu mieux depuis quelques temps en Ligue 1, on attend de voir le jour où ça fonctionnera collectivement entre eux dans un vrai gros match. « On aurait pu faire mieux offensivement, on est en conscient » lance timidement Matuidi. « Il nous faut beaucoup plus de liant entre les lignes, relance beaucoup plus franchement Blanc. On doit être plus rapide et surtout être meilleurs dans les décisions offensives. Sur le match aller, on a très moyen dans les 30 derniers mètres, pour ne pas dire pire. »

5. Le match de l’année tu claqueras

Vient forcément un moment où quant on veut gagner face à Real Madrid chez lui, on ne peut juste sortir un match lambda et espérer que ça passe. Le PSG peut battre Ronaldo et ses potes, mais il devra « vraiment monter d’un ton collectivement et individuellement dans tous les domaines », dixit Laurent Blanc. On imagine que ça ne s’adresse pas particulièrement à Zlatan Ibrahimovic, dont on n’attend plus grand-chose en Ligue des champions, mais par exemple à Di Maria, passé par le Real et pour l’instant décevant à Paris. « Ce sera une rencontre spéciale pour lui, mais il ne faut pas qu’il se mette trop de pression, demande Blanc. Qu’il soit prêt, concentré, mais pas trop. Qu’il ait de l’envie, oui, mais avec la possibilité techniquement de nous apporter. » Interrogé sur ses propres performances personnelles depuis quelque temps, Blaise Matuidi a lui reconnu coupable : « Aujourd’hui, oui, peut-être que je suis moins bien. Ces derniers temps, j’aimerais être meilleur, oui, c’est la réalité. Je vais essayer, quand on va faire appel à moi, d’être meilleur que je ne l’ai été ces derniers temps. » Demain, c’est une bonne occasion.