Le staff de l’équipe de France fait drôlement bien les choses. Au lendemain de l’officialisation du transfert d’Anthony Martial à Manchester United pour 80 millions d’euros bonus compris, l’ancien attaquant de Monaco est passé devant les médias à Clairefontaine alors qu’il fête aussi son premier rassemblement avec les Bleus. L’occasion de répondre à toutes les questions qui turlupinaient autant les journalistes que le grand public.

Comment a-t-il vécu ce week-end fou ?

« Je le vis plutôt bien, assure-t-il, je suis content de rejoindre un si grand club et j’espère que tout va bien se passer. » Ok, mais il y a quand même de quoi être chamboulé quand sa carrière se joue possiblement sur une demi-journée, non ? « C’est le football, poursuit-il, calme et laconique. Ce sont des moments assez difficiles à gérer mais on est professionnels et on doit savoir le faire. »

Ça lui fait quoi d’entendre qu’il vaut 80 millions d’euros ?

Pas grand-chose, à vrai dire. « Je ne sais pas si je les vaux, je ne m’occupe pas des montants, c’est entre les deux clubs ça » assure-t-il, même s’il veut bien admettre que du côté de sa famille, « on était très content pour lui même si le montant faisait un peu peur ». Lui, en tout cas, n’a pas peur d’avoir ce poids sur les épaules : « Je ne me mets pas de pression particulière. Je veux rester dans ma bulle pour prouver ma valeur. »

Non mais sérieux, Anthony, 80 patates ? ! ? !

« C’est sûr que c’est assez fou pour un joueur de mon âge. Mais je ne peux rien y faire. Alors autant faire abstraction. » Son coéquipier en Bleu Eliaquim Mangala, transféré l’an dernier pour 60 millions, prodigue un petit conseil : « Il faut que ce soit bien géré autour de lui, qu’il se concentre seulement sur son football. »

Qu’est ce que lui a dit Louis Van Gaal ?

Rien de bien dingue, mais les deux hommes ont eu une petite discussion. « Il m’a demandé à quel poste je préférais jouer, précise Martial. J’ai répondu dans l’axe. Lui m’a dit que je serai sans doute amené à jouer à plusieurs postes en attaque. L’important, c’est de jouer, et peu importe le poste. »

Qu’est-ce qu’il va apporter à Manchester United et à la Premier League ?

« Depuis mon plus jeune âge, on me dit que j’ai les caractéristiques pour bien figurer en Angleterre », lance-t-il, sans les préciser. C’est Blaise Matuidi, milieu du PSG opposé à Martial dimanche dernier lors de la victoire à Monaco, qui s’en occupe, quelques minutes plus tard : « Il a beaucoup de talent, va très vite et est habile balle au pied. Il va faire de grandes choses là-bas. »

A-t-on beaucoup causé de son transfert entre joueurs lors du rassemblement des Bleus à Clairefontaine ?

Pas vraiment, assure Martial. « Ils ne m’ont pas chambré mais plutôt félicité. En tout cas, personne ne m’a parlé du prix. Ils m’ont juste dit de ne pas me prendre la tête. » Quant à Morgan Schneiderlin, arrivé lui aussi à MU cet été, il aura un rôle important dans l’intégration du jeune attaquant.

Est-ce qu’il parle déjà bien anglais ?

Disons qu’il a suffi de voir sa tête quand un collègue de Sky Sports News lui a demandé « how his game is suited for the Premier League ». Léger moment de malaise. Puis un journaliste français vient au secours de Martial et lui traduit la question. Quelques minutes plus tard, l’intéressé avoue ne « pas être bon du tout » dans la langue de Steve McManaman. « Je vais prendre des cours le plus vite possible. Si j’ai les bases ? Ouais, un tout petit peu ».

Anthony Martial à Clairefontaine, le 2 septembre 2015 - FRANCK FIFE/AFP

A-t-il peur que ce transfert lui coûte sa place à l’Euro ?

Alors qu’il pourrait connaitre sa première sélection avec les Bleus vendredi au Portugal ou plus vraisemblablement lundi face à la Serbie, Martial s’est déjà mis en danger pour l’Euro si son transfert à Manchester United ne lui offre pas assez de temps de jeu. « Ça ne m’inquiète pas, répond-il. Ça m’offre même une visibilité un petit peu plus importante. Si je joue comme je sais le faire, pas de raison que ça se passe mal. En tout cas j’y crois à l’Euro, j’espère. Je sais que le coach me suivra, à moi de faire de bonnes performances en club. » Et puis de toute façon, « un grand club comme Manchester, c’est dur de refuser ».

Quelle chanson a-t-il changé lors du traditionnel bizutage en bleu ?

Sexion d’assaut, « désolé ». Un classique du genre.