Dorian Martial ne veut pas trop en dire, et c’est normal. Le frère aîné du nouvel attaquant de Manchester United, toujours joueur aux Ulis (Essonne), là où Anthony a été formé avant de taper dans l’œil de l’OL, puis de Monaco, a suivi de très près les coulisses d’un transfert qui était encore inimaginable il y a 48 heures. Il raconte.

Quand avez-vous su que Manchester voulait vraiment Anthony ?

J’ai été au courant un peu avant que ça sorte à droite à gauche. On a une petite réunion familiale au téléphone dimanche matin (sourires). Après on s’est tenus au courant pendant la journée de l’avancée du dossier, jusqu’à ce que Manchester accélère les choses dans la soirée. Depuis, on s’échange des textos, une dizaine lundi, mais je ne peux pas vous dire si c’est signé ou pas, là je n’ai plus de nouvelles !

Qu’est-ce que vous lui avez dit avant qu’il prenne sa décision ?

Dans ces cas-là, c’est d’abord le principal intéressé qui décide, Anthony est quelqu’un qui a confiance en ses qualités, et c’est ce qu’on lui a dit d’ailleurs [ses deux frères et son père]. Pour ma part, on a parlé du choix sportif. On s’est dit : « Manchester, il n’y a pas beaucoup d’attaquants, tu vas pouvoir avoir du temps de jeu et t’imposer. » Bref, il y a la place !

Et vous avez parlé du prix qu’on évoque un peu partout (80 millions d’euros avec bonus) ?

Non, on n’a pas parlé du prix. Vous savez, ces choses-là, ça le fait plutôt sourire. Il ne se fie pas à ça pour juger de sa valeur. Il sait que c’est le terrain qui parle, et il a envie de le montrer en arrivant.

Vous l’avez senti sûr de lui ?

Pour lui comme pour nous, ça a été une grosse surprise quand même. Anthony était allé visiter les installations de City il y a quatre ou cinq ans, mais United, il ne connaît pas. C’est sûr qu’il a un peu hésité, une offre comme ça à un si jeune âge [19 ans]… mais comme on lui a dit, c’est une opportunité extraordinaire de jouer dans un des plus grands clubs du monde, si ça se trouve, elle ne se représentera pas.

Il n’a jamais fait le forcing pour partir après l’élimination en Ligue des champions ?

Franchement, il se voyait bien rester à Monaco. Quand il a senti que Lyon voulait un peu le pousser dehors, j’ai eu peur parce que je pensais qu’il aurait plus d’opportunités dans une équipe qui fait confiance aux jeunes. Anthony, lui, a vu le projet, et il s’est dit qu’avec le temps il finirait par s’imposer. Il se dit la même chose avec Manchester.