Ils ne sont pas éternels, mais pas loin. Iker Casillas et Gianluigi Buffon, gardiens indéboulonnables du Real Madrid et de la Juventus Turin depuis le début du XXIe siècle, s’affrontent mardi en demi-finale de C1, douze ans après. Parce que l’un ne va pas sans l’autre, 20 minutes a comparé la carrière immense des deux hommes. And the winner is…

Leurs débuts : Buffon le plus précoce, Casillas, le mieux loti

On l’oublie parfois mais Gianluigi Buffon a eu une vie avant la Juve. Une belle vie, même, puisqu’il débute à l’époque du grand Parme de Cannavaro, Parmalat, et des piqûres au Neoton les veilles de finale de Coupe de l’UEFA. Personne n’a oublié la première de Gigi l’amoroso: novembre 1995, le grandMilan, celui de Weah, Baggio et Boban, et un jeune ado boutonneux de 17 ans monstrueux dans ses cages. Une légende est née.

Pour Iker, l’éclosion fut à peine plus tardive, mais elle eut l’immense avantage d’avoir lieu devant toute l’Europe. Vous vous souvenez du café-crème de Redondo à Old Trafford, un soir de grâce madrilène en 2000? Et bien le gardien du Real, c’et déjà Casillas, ans, qui va dégoûter Manchester à lui tout seul avant de remporter la Ligue des champions au Stade de France contre Valence. A 19 ans, pépère.

Leur palmarès: A Buffon la domination domestique, à Casillas le reste du monde

De ce point de vue, il n’y a pas match, malgré une longévité presque similaire (161 sélections pour Casillas, 147 pour Buffon, par exemple). Bien sûr, le palmarès de Buffon se défend – Cinq scudetto, une coupe du monde, une coupe de l’UEFA – mais l’affaire du calciopoli a fait trop mal pour pouvoir lutter d’égal à égal avec Casillas (cinq ligas, une coupe du monde, deux championnats d’Europe, trois Ligue des champions). Etre Espagnol et jouer au Real dans les années 2000, ça aide.

Le palmarès de Casillas. - 20 minutes

L’un contre l’autre: Remember l’Euro 2008

Si l’on s’en tient à la rivalité personnelle, il faut scinder les duels entre les deux hommes en deux époques. Avant et après l’Euro 2008. Jusqu’à cette date, Buffon a tout bon. Il élimine deux fois le Real avec la Juve en Coupe d’Europe, à chaque fois à la grande époque des Galactiques, et la Roja est encore une équipe synonyme de lose. Le basculement s’opère justement en quarts de finale de l’Euro 2008. L’Italie ne voit pas le ballon mais tient son 0-0 bien moche. Cela va passer aux tirs-au-but, se dit-on. Et bien non : Buffon sort bien un arrêt, mais Casillas fait encore mieux. Depuis, l’Espagnol a toujours pris le dessus.

Leur arrêt youtube: Robben pour l’un, Zidane pour l’autre, égalité parfaite

Buffon et Casillas poussent le mimétisme jusqu’à partager dans leur bibliothèque de souvenirs le même arrêt historique en finale de Coupe du monde. Pour l’Italien, évidemment, il s’agit de la tête de Zidane, même si les années passant, il faut bien avouer qu’elle n’était pas si dure que ça à arrêter. San Iker, lui, n’aura jamais aussi bien porté son nom qu’en finale 2010 et ce duel remporté devant Arjen.

Ce qu’ils pensent l’un de l’autre: Tout pareil, que de l’amour

Il est étonnant qu’aucun journal n’ait jamais pu réunir les deux hommes pour évoquer leur amitié et leur parcours, tant ils s’apprécient. «Buffon a toute mon admiration et tout mon respect, répète souvent Iker. C’est un gardien exceptionnel, toujours parmi les meilleurs à son âge. Quand j’ai commencé, c’était un modèle pour moi. Tous les gardiens voulaient ressembler à Buffon».

L’Italien, lui, était venu au secours de son compère quand il était discuté au Real, il y a deux ans. «J'admire Iker, avec ma façon d'être, à partir du moment où je me sens encore fort et parmi les meilleurs, j'aurais du mal à accepter d’être remplaçant. Cependant, il a ce mérite, et je respecte ça encore plus. Il a toujours démontré un caractère de champion». Prenez une chambre, SVP

Leur fin de carrière: Buffon peut durer plus longtemps

Dans une interview récente à l’Equipe, Buffon déclarait son envie de jouer la Coupe du monde 2018 en Russie, à plus de 40 ans: «Si je suis encore aussi bien physiquement à 40 ans, je peux garantir encore trois ans au top niveau. Je ne suis pas un numéro 2 dans ma tête, et je veux continuer à être un très grand gardien à 40 ans». Personne à la Juve, où il a décroché son totem d’immunité en restant au club malgré la rétrogradation en série B, ne lui discutera ce privilège.

Cela s’annonce plus compliqué pour Casillas. Monsieur Carbonero, qui a toujours fini par repousser la concurrence (Cesar, Diego Lopes, Navas), a annoncé son intention d’aller jusqu’au bout de son contrat en 2016. Mais il est une des têtes de turc préférée de Bernabeu quand ça va mal, et si Mourinho n’est plus là pour lui pourrir la vie, Fiorentino Pérez rêve de rapatrier De Gea en Espagne. Et ce dés cet été.