«C’est le meilleur joueur de Ligue 1 à mon avis». Thiago Silva est quelqu'un qui connait bien le foot, et on ne remettra certainement pas en cause son jugement sur Javier Pastore. Auteur de trois jolies passes décisives contre Metz mardi (3-1), le milieu du PSG a réinventé le football si on écoute ses adorateurs. Impliqué sur treize buts parisiens sur ses douze derniers matchs de championnat, l'Argentin est-il réellement si fort? On a interrogé les statistiques à l'aide du site spécialisé Squawka. En le comparant à ses coéquipiers et à ses concurrents en Ligue 1.

Duel gagnés -> Pastore ne marche pas sur ses adversaires

Javier Pastore n’a jamais été un joueur «à l’épaule», capable de marcher physiquement sur son adversaire. Ses différences, c’est par les dribbles et les passes qu’il les fait. Ce qui se ressent un peu sur son nombre de duels gagnés par match. Pastore tourne à 49%, ce qui est une stat disons moyenne pour un attaquant (plus on joue bas sur le terrain, plus ce chiffre est haut). Il faut dire que notre «Ravié» n’est pas le plus grand défenseur du monde, ce qui compte plutôt pas mal dans ce domaine.

Comparé à ses équivalents en L1: 1. Payet (55%) 2. Gradel (54%) 3. Pastore et Carrasco (49%) 5. Fékir et Khazri (45%)

Comparé à ses coéquipiers: Lucas (57%), Lavezzi (53%), Pastore (49%), Matuidi (48%)

Passes réussies -> Il a du déchet

Les extérieurs du pied c’est sympa, mais ça n’arrive pas toujours à destination. Avec son jeu à risque, Javier Pastore tente souvent de casser les lignes de défense par ses passes. Ce qui fait que seulement 81% d’entre elles sont «réussies» et récupérées par un pote. C’est bien loin des 93% de Motta, dont une bonne moitié est vers l’arrière, c’est vrai. Mais même s’il y a beaucoup de déchet dans le jeu de l’Argentin, c’est souvent le cas chez les joueurs offensifs.

Comparé à ses équivalents en L1: 1. Fékir (83%) 2. Pastore (81%) 3. Payet (80%) 4. Khazri (79%) 5. Carrasco (78%) 6. Gradel (73%)

Comparé à ses coéquipiers: Matuidi (92%), Lucas (87%), Lavezzi (86%), Pastore (81%)

Occasions de but créées -> Premier du PSG mais loin derrière Payet

Javier Pastore a été cette saison le joueur le plus dangereux du PSG. A lui tout seul, il a créé 48 occasions de but (entre les passes clés qui mènent à une action et les passes décisives). Ce qui est bien plus que Lucas (en plus de matchs c’est vrai) ou Verratti. Comparé aux autres milieux offensifs de Ligue 1, avec un nombre de matchs sensiblement égal, Pastore est dans la moyenne haute, mais loin derrière Dimitri Payet qui massacre ce classement.

Comparé à ses équivalents en Ligue 1: 1. Payet (120), 2. Pastore et Carrasco (48) 4. Fékir (43) 5. Khazri (42). 6. Gradel (40)

Comparé à ses coéquipiers: Pastore (48), Lucas (36), Lavezzi (27), Matuidi (18)

Les erreurs défensives -> Mister Boulette

On l'a déjà dit, Javier Pastore a quelques soucis quand il s'agit du repli défensif. Et même quand il est là, il défend... comme une pipasse. Le résultat, c'est qu'il est souvent dangereux pour sa propre équipe, que ce soit par ses errements défensifs et ses passes risquées dans sa propre moitié de terrain - on se souvient notemment du but offert à Gignac lors du clasico à Marseille sur un mauvais contrôle de l'Argentin. Au final, Pastore a coûté trois «erreurs défensives» permettant à l'adversaire de marquer, le plus haut total du PSG cette saison.

Comparé à ses équivalents en Ligue 1: Pastore (3), tous les autres à 0 (!).

Comparé à ses coéquipiers: Pastore (3), Lavezzi (1), Matuidi (0), Lucas (0)

Bilan -> Pas mal, mais sans plus

Javier Pastore n'est pas mal placé dans chacune des catégories mais n’en survole aucune. Signe qu’il a fait une bonne saison, mais d’un point de vue statistique, il ne mérite pas d’être considéré comme le meilleur joueur de Ligue 1, loin de là même. D’ailleurs, l’indice de performance calculé par un algorithme de Squawka ne le place que 9e parisien de la saison, loin derrière Thiago Silva ou Zlatan Ibrahimovic. Et loin aussi de Payet et Fékir chez les autres.

(Pastore n'est que 9e à l'indice de performance des joueurs parisiens)