Monaco-Arsenal: On a imaginé le scenario catastrophe qui éliminerait l'ASM
FOOTBALL•Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu…B.V.
Les larmes d’Anthony Martial, la mine déconfite de Jardim et le cadavre de Geoffrey Kondogbia, étalé en PLS sur la pelouse de Louis-II. Des images qu’on «ne voudrait jamais voir sur un terrain de football», mais dont vos yeux embués ne pourront se détourner demain soir. Ça va être douloureux, pénible et surtout inattendu, mais Monaco va passer à la trappe ce mardi soir. Le scénario de l’aller était beaucoup trop beau. 20 Minutes vous raconte comment l’impensable est arrivé.
L’avant-match: «Faites-le pour la Reine, pour Tony Adams et Ray Parlour»
Il les a laissé mijoter une dizaine de minutes seuls. Dans le vestiaire anglais, le silence est pesant. Il est 20h30, le coup d’envoi approche, les Gunners sont en pleine concentration. Sauf Mezut Ozil. «120 cœurs» crie-t-il. Quelques secondes plus tard, Arsène Wenger fait son entrée. Remonté comme jamais, il fixe tous ses hommes dans les yeux les uns après les autres et se lance dans un speech façon Al Pacino dans L’enfer du dimanche. Wenger invoque tour à tour les esprits de «la Reine d’Angleterre, Tony Adams, Ray Parlour et Titi Henry». Avant de conclure: «Patrice Evra a dit que vous étiez des enfants. C’est le moment de montrer que vous êtes des hommes.» Tous ses joueurs sont en larmes. «Coinche!» coupe Ozil.
Nos avons réussi à mettre la main sur ce film. C'est une exclusivité 20 Minutes.
2’: Giroud refait le coup de Munich
Il fut un temps où Olivier Giroud n’était pas aussi maladroit devant le but qu’un Lavezzi après une soirée mousse. Cette époque, c’était il y a deux ans, et rassurez-vous, Arsenal perdait déjà ses matchs aller 3-1. C’était face au Bayern. Mais au retour, le futur champion d’Europe se fait peur d’entrée en encaissant un but de Giroud au bout de trois minutes. A Louis-II, le scénario se répète. Sur un centre de Cazorla, Giroud met le pied. Puis la tête. Puis l’autre pied. Après deux arrêts consécutifs de Subasic, l’attaquant français la pousse au fond. «Il va falloir marquer vite», demandait Wenger quelques secondes plus tôt au micro de BeIn Sports. C’est fait. 1-0 Arsenal, la prophétie est en marche.
13’: Le fantôme de Giuly hante Louis-II
Tous ceux qui jouent un peu à Fifa le savent, un but avec Giroud compte triple. Sauf que ce n’est pas le cas dans la vraie vie, et à 1-0, c’est encore Monaco qui est qualifié. Mais les choses se compliquent. Fauché comme un lapin en plein vol, Ludovic Giuly avait quitté la finale de 2004 la cuisse dans la boîte à gant. Onze ans plus tard, c’est Nabil Dirar qui s’en va trop tôt, trop vite. Torpeur à Louis-II. Le Dado Prso de 2015 s’appelle Yannick Ferreira-Carrasco.
22’: Keep calm and pass him the ball
Il paraît que Per Mertesacker ne court pas très vite. Mais à ce point-là, ça relève de l’exploit. Pris dans son dos par l’Usain Bolt de Sofia, Dimitar Berbatov, l’Allemand assiste impuissant à l’enchaînement roulette-petit pont sur le gardien-attente que le dernier défenseur revienne sur la ligne-nouvelle roulette-louche-but de l’attaquant de Monaco. Certain que c’est le but de la qualification, Berbatov en profite pour exhiber son T-shirt préféré: «Restez-calme et passez moi la balle.»
Au micro d’Anne-Laure Bonnet, Ospina déclare à la mi-temps que c’est «le but humiliant de ma carrière». Berbatov, qui passe derrière, intervient: «Minute, butterfly. Don't forget the one against Nice in the derby of the Côte d’Azur.»
35’: Et Wallace a craqué
Wallace n’est pas un tendre. Et ce soir, il subit dans les duels contre Olivier ‘Patrick Ewing’ Giroud. Victime d’un petit coup de coude provocateur du meilleur pivot français derrière Rudy Gobert, le jeune Brésilien craque. Coup de genou dans les valseuses, coup de crampon sur la cheville. A la maison, Samuel Umtiti se dit qu’il a déjà vu ça quelque part.
Sauf que cette fois, l’arbitre a tout vu et expulse le défenseur de l’ASM. «Dans mes deux ans de carrière, j’ai jamais vu ça, s’écrit Wallace au moment de quitter le terrain. Continent de merde. Vous ne méritez pas l’ASM!»
44’: «Au plus mauvais moment»
A dix, Monaco défend. Remarquez qu’à onze aussi. Et s’ils étaient quinze itou, très probablement. Bref, c’est Fort Alamo sur le but de Subasic. «Et ce qui devait arriver arriva, au plus mauvais moment.» Doublé de Giroud, juste avant la mi-temps, une tête rageuse sur corner. Sur Fifa, ça fait 6-1.
Mi-temps: Le coup très dur
Nos caméras n’ont pas pu assister à la causerie de Jardim pendant la pause, mais il se murmure que les murs ont tremblé dans le vestiaire monégasque. Tellement même, qu’après un coup de poing d’Abdennour dans son casier, un bout du plafond de Louis-II est tombé sur Carvalho. Sa cheville y passe. Sale fin de carrière. «Capot trèfle», ajoute Ozil en le croisant sur la civière.
49’: Albert, un défenseur supplémentaire
Premier sprint du match de Mertesacker. En direction de la touche. Wenger tente le tout pour le tout et fait entrer à sa place sa dernière pépite sortie de l’académie «je cours vite mais je sais pas faire une passe», Oxlade-Chamberlain. L’ASM a neuf défenseurs centraux et un gardien. En tribunes, Albert, sans les jumeaux, apporte un soutien précieux. Ancien sportif de très haut niveau -ne l’oublions jamais, il craque et vient prêter main forte à ses joueurs sur la pelouse.
Le Prince Albert avec Dimitar Berbatov - Lionel Cironneau/AP/SIPA
L'arbitre est obligé d'arrêter temporairement la rencontre. S.A.S, estimant ne pas être en plus mauvaise condition physique que Berbatov, ne comprend pas mais retourne en tribunes.
62’: Giroud for the hat-trick
Aussi bon au retour qu’il avait été nul à l’aller, Olivier Giroud est intenable. Certains médias anglais racontent que depuis son match déplorable à l’Emirates contre l’ASM, Thierry Henry l’oblige à regarder en boucle les gifs de ses occasions ratées pendant des heures, les yeux bloqués façon Orange mécanique. D’un petit coup de patte au premier poteau, il inscrit le 3-1. Les deux équipes sont à égalité sur l'ensemble des deux matchs. De son côté, @Ibra_du_92 tweete: «Impossible de remonter un 9-1, je vais me faire un petit Fifa.»
79’: La malédiction Toulalan
«Mais le geste emblématique de Toulalan, son chef-d’oeuvre incontestable qui a donné tant de frissons aux supporters lyonnais, restera à jamais le quasi-but. Rares sont les joueurs qui ne marquent jamais (pour Toulalan, 0 but, toutes compétitions confondues, en 5 saisons lyonnaises), encore plus rares les joueurs qui sont aussi souvent près de marquer. Car Toulalan a une bonne frappe de balle, il suit les actions offensives et se retrouve parfois en très bonne position. Mais il n’y arrive jamais.» On a copié-collé un article des Cahiers du foot datant de 2011. Rien n’a changé depuis, Jérémy Toulalan est fidèle à sa légende. Il y avait pourtant tout dans cette frappe de la dernière chance, mais elle s’écrase sur la barre tranversale comme un oisillon sur un pare-brise. Une action de plus à ajouter à la Toula-compil’.
104’: «Na Na Na Na Na Na Giroud»
Le match de sa vie. Après son retourné acrobatique de 25 mètres, le monde s’est arrêté de tourner autour d’Olivier Giroud. La bouche ouverte, Arsène Wenger sort les mains de sa doudoune. Louis-II est pétrifié, sauf les 3.000 supporters qui entament un «Na, Na Na Na Na Na Na, Girouuuuuud» bien mérité.
4-1, le but à l’extérieur rend la tâche des Monégasques impossible. Marquer deux buts en infériorité numérique à un club anglais, on ne voit pas trop qui pourrait y arriver.
121’: Le sprint de Wenger
Entre la souplesse de Guy Roux se levant de son banc pour fêter le titre d'Auxerre en 1996 et l'enthousiasme de Mourinho au Camp Nou quinze ans plus tard, Wenger court vers son attaquant français au coup de sifflet final. Entre les deux hommes, l’étreinte est sincère. Interrogé juste après par la télévision, l’entraîneur alsacien rend hommage à son buteur. «Il a été formidable ce soir, comme toute l’équipe. Gagner 12-1 à l’extérieur, c’est un véritable exploit.»