FOOTBALLLes coulisses de l'exploit parisien

Chelsea-PSG: Comment le PSG a construit son exploit

FOOTBALLRécit de l’intérieur d’une soirée qui a vu Paris réaliser une performance inoubliable à Stamford Bridge…
Julien Laloye

Julien Laloye

Sur le papier, le PSG n’avait que 31% de chances de repartir de Londres avec la qualification après avoir concédé le nul au Parc des Princes (1-1). Un pourcentage faible, que le staff parisien s’est attaché à gonfler jusqu’au bout, avec l’aide involontaire de Mourinho. Plongée dans les coulisses d’une soirée mémorable.

Acte 1: Le discours volontariste de Laurent Blanc entre les deux matchs

Dés le lendemain du nul contre Chelsea au Parc, il y a trois semaines, l’entraîneur parisien insiste pour déconnecter le résultat, défavorable, de la manière, très séduisante. «Vous avez du mal à l’écrire, mais on a le droit de dire que le PSG a été nettement supérieur à Chelsea en termes de possession et d’occasions», répète-t-il à foison à ses interlocuteurs.

Son objectif ? Convaincre le staff et les joueurs que le score, paradoxalement, permettra de jouer libéré à Stamford Bridge, contrairement à la saison précédente. Il en remet une couche mardi devant la presse : «Nous, on sait qu’on doit marquer, alors que Chelsea ne saura peut-être pas s’il faut défendre ou attaquer». Sur le terrain, son théorème se vérifie: Les Blues, malgré leur supériorité numérique, acceptent la domination adverse. Ils finiront par le payer

Acte 2 : L’attaque gratuite de Mourinho qui soude définitivement le groupe

Mardi, José Mourinho choisit de programmer sa conférence d’avant-match après celle de Laurent Blanc, afin que tout le monde aille se coucher en ayant sa dernière tirade en tête. «L’équipe qui est censée pratiquer le meilleur football a fait faute après faute sur Eden Hazard [neuf au total] à l’aller. Je m’attendais à plus de foot et moins d’agressivité de la part du PSG». Sauf qu’en voulant mettre – avec une certaine réussite - la pression sur M.Kuipers pour le match du lendemain, Mourinho se met à dos le groupe parisien.

Les propos arrivent en effet aux oreilles du staff et de certains joueurs, qui jurent de lui faire ravaler ses paroles. David Luiz, lui dira en direct, au moment de l’expulsion d’Ibra. Thiago Silva attendra la qualification. «Ce n’était pas une revanche. Mais ils nous ont beaucoup manqué de respect, surtout Mourinho. C’est pour ça que c’est bien d’avoir gagné».

Acte 3 : Les mots forts de Nasser Al-Khelaïfi à l’hôtel

Avant de venir partager sa joie et sa fierté auprès des journalistes après la qualification, Nasser Al-Khelaïfi avait pris la parole à l’hôtel, devant ses troupes. Cela faisait longtemps que le président parisien n’intervenait pas de la sorte, soucieux de ne pas empiéter sur les prérogatives du staff technique. Selon RMC, les mots sont forts et touchent au cœur les joueurs. «Rappelez-vous le match de la saison dernière, nous devons prendre une revanche. Nous ne pouvons pas échouer. Vous pouvez et vous devez le faire. Jouez avec votre cœur, jouez les uns pour les autres. J’ai besoin de guerriers, c’est la guerre. Vous êtes des guerriers. J’ai besoin de guerriers pour mourir sur le terrain.»

Laurent Blanc n’en rajoutera pas dans l’émotion, mais le coach parisien jouera un rôle important à la mi-temps. Conforté par l’attitude de ses joueurs «et leur sérénité extraordinaire», Blanc conseille les uns et replace les autres, avec un seul mot d’ordre : continuer à jouer et à poser le jeu, coûte que coûte.

Acte 4 : Mourinho vient féliciter les Parisiens dans leur vestiaire

Après avoir laissé éclater leur joie au coup de sifflet final, les joueurs parisiens improvisent une mini-fête dans le vestiaire, rapidement interrompue par le défilé incessant des personnalités. Selon RMC, David Beckham et Nicolas Sarkozy, entre autres, passent une tête, alors que Nasser Al-Khelaïfi reçoit l’appel de l’émir du Qatar…et d’Anne Hidalgo, avec qui il devisera sur l’arbitrage. Mais le visiteur le plus inattendu a débarqué un peu plus tôt.

José Mourinho, pour une fois mesuré dans son analyse de l’élimination, vient dans le vestiaire parisien pour féliciter un par un tous les joueurs du PSG. Il avait fait de même en privé avec Laurent Blanc, lui souhaitant bonne chance pour la suite «après ces deux grands matchs» contre son équipe. Une conclusion au goût délicieux pour Blanc et ses hommes.