FOOTBALLLes petites combines des collectionneurs

PSG-Chelsea: Les petites combines des collectionneurs spécialistes du PSG

FOOTBALLDe nombreux collectionneurs se sont spécialisés dans les objet dédiés au club de la capitale...
Romain Baheux

Romain Baheux

Il y a ceux qui découpent précautionneusement les timbres rares sur les enveloppes. Il y a aussi les amoureux de la nature, des heures en forêt au compteur pour compléter leur herbier. Ou ce lointain cousin qui encombre le rebord de sa cheminée avec ses bouteilles vides. Et puisqu’il n’y a pas de raison, la grande famille des collectionneurs accueille aussi des supporters du PSG, qui vivent leur passion pour le club de la capitale, opposé à Chelsea mardi en huitième de finale de la Ligue des champions, jusqu’à conserver tout ce qui a un lien avec leur club.

Des billets pour un match PSG-Metz de 1997 en vente sur le site Leboncoin. - Capture d'écran

«Certains amis disent que ça fait un peu François Pignon (personnage du Dîner de Cons joué par Jacques Villeret)», se marre Jérôme Boinet. Depuis la fin des années 90, il amasse les fanions, les programmes officiels et les billets. Plus de 2.000 sésames, des débuts du PSG dans les années 70 à l’époque qatarie, sont entreposés dans son domicile du Val d’Oise. «J’ai construit mon réseau un peu partout en France. Par exemple, je m’arrange pour récupérer les billets d’un PSG-Metz que j’envoie à un supporter en Lorraine, qui fera de même six mois plus tard, explique celui qui tient aussi le site lamemoiredupsg.fr. C’est plus compliqué quand le club fait une tournée en Chine et au Maroc.»

Odeur d’assouplissant, forums Internet et Hugo Leal

Sur Internet, cet habitué des déplacements européens du club de la capitale cherche les pièces manquantes, entre les forums spécialisés et les sites d’achat en ligne. «Heureusement, le PSG n’est pas très vieux. J’ai un ami qui a une collection sur le Barça, il est dans la merde car il ne pourra jamais tout avoir, souligne-t-il. Moi, je plafonne un peu car on ne peut pas tout trouver sur Internet. Là, je cherche des programmes des toutes premières saisons et à moins de trouver un ex-abonné qui en aurait encore un, c’est mission impossible. Sans le savoir, certains ont peut-être ces trésors dans leur grenier.»

Les collectionneurs sont aussi des puristes, des vrais, à l’image de Jean-Noël Touron, une soixantaine de maillots du PSG à son actif. Mais attention, pas la vulgaire réplique achetée au premier magasin de sport venu mais la tunique d’origine, portée par un joueur ou au moins préparée à son intention. «Le truc le plus fou que j’ai fait? Demander à une copine portugaise d’appeler Hugo Leal (ex-joueur parisien) pour lui parler dans sa langue natale afin de l’attendrir, se souvient-il. Il a craqué au bout d’un quart d’heure et a fini par m’envoyer son maillot.» L’un de ses Graals? Dénicher l’un des paletots des champions d’Europe de 1996, vainqueurs de la Coupe des vainqueurs de Coupe contre le Rapid Vienne.

L'équipe du PSG qui a remporté la finale de la Coupe des coupes, en mai 1996, à Bruxelles. - Capture d'écran Site PSG

«Certaines pièces peuvent avoir de la valeur sans être très vieilles. Il faut surtout qu’elle soit rare. Par exemple, un maillot rouge, utilisé contre l’Inter Milan en amical en décembre, je peux mettre entre 500 et 1.000 euros pour l'acquérir, poursuit Jean-Noël Touron, qui prépare également un documentaire sur le club. Actuellement, je cherche surtout des exemplaires portés dans des finales disputées par le PSG.» Mais comment être certain, si le joueur ne le transmet pas directement au collectionneur, que la tunique a été portée ou au moins préparée? «Les maillots sont lavés avec un assouplissant qui a une odeur très particulière, explique cet autre collectionneur qui tient à garder l’anonymat. Entre nous, on dit qu’il sent le Camp des Loges.»

Les maillots du PSG sponsorisés par Canada Dry (saison 1973-1974) - Capture d'écran PSGMAG.net

Sur Internet, les plus nostalgiques recherchent frénétiquement le modèle des années Daniel Hechter et son sponsor Canada Dry. Jean-Noël Touron a lui déniché, grâce à l’aide d’un ancien joueur, un authentique de 1972, frappé du logo de la chaîne de supermarchés Montréal. «A l’époque, le jeu de maillots était lavé et servait pour toute la saison. En avoir un d’origine, c’est exceptionnel. C’est une pièce rarissime.» Le bonheur du collectionneur en somme.