Heureusement que ce visage poupon est encore là pour rappeler son jeune âge. Parce que sur le terrain, Raphaël Varane ne donne pas l’impression d’avoir 21 ans, mais facile dix de plus. Brillant face au Portugal samedi (2-1), il a dominé dans son duel direct son coéquipier au Real Madrid et accessoirement meilleur joueur du monde, Cristiano Ronaldo. Avec cette espèce de flegme confinant presque à l’insolence. «Même s'il est jeune, Varane a une assurance, une confiance, loue son sélectionneur Didier Deschamps. Défensivement il va vite, il est intelligent, il sait comment se placer. Il a eu des coups à rattraper avec Cristiano, notamment en vitesse et pourtant Cristiano va vite. Il est en pleine confiance.»

«J'essaie de guider mes partenaires»

Avec Pogba, lui aussi décisif au milieu de terrain, il entre dans la catégorie «hors-norme» définie par Deschamps. Ce qui veut aussi dire qu’ils seront – sauf accident – inévitables en bleu pour les dix années à venir. Mais plus personne n’en doute vraiment. Déjà avant le Brésil, alors qu’une certaine inexpérience internationale et un genou fragile auraient pu engendrer le doute, Varane était loué pour sa «maturité» par son remplaçant Laurent Koscielny, huit ans de plus. Six mois et une Coupe du monde réussie plus tard, le constat est encore plus évident.

«J’essaie d’être calme, tranquille, posé, réfléchi et de ne pas me prendre la tête, c’est ma nature», convient-il sobrement. Dans les faits, c’est déjà lui le patron de la défense. «J’aime bien avoir cette analyse, essayer d’améliorer tactiquement ce qu’on peut faire sur le terrain ensemble. J’essaie de guider mes partenaires et communiquer au maximum.» Si l’expérience est souvent l’excuse de ceux qui manquent de talent, Raphaël Varane n’en a besoin d’aucune. A 21 ans, il a déjà tout.