FOOTBALLPSG-Barcelone: Jérémy Mathieu taulier du Barça, «même lui ne doit pas en revenir»

PSG-Barcelone: Jérémy Mathieu taulier du Barça, «même lui ne doit pas en revenir»

FOOTBALLL’ancien défenseur de Sochaux est titulaire avec le club catalan…
Romain Baheux

Romain Baheux

Pour recruter de nouveaux socios, il ne constitue pas le meilleur argument marketing. Taiseux, pas très charismatique et moins clinquant qu'un Messi ou un Neymar, Jérémy Mathieu est au Barça ce qu’un essieu est à une Ferrari. Homme de base du onze de Luis Enrique qui l'a recruté cet été, le Français incarne la solidité défensive barcelonaise, matérialisée par l’absence de buts encaissés depuis le début de la saison. Figure des dernières grandes campagnes catalanes, Gerard Piqué est pour l’instant prié d’aller profiter du banc de touche.

Soyons honnêtes, personne ne s’attendait à voir Mathieu posséder un jour son casier dans le vestiaire du FC Barcelone, adversaire du PSG mardi soir en Ligue des champions. «Même lui ne doit pas en revenir», sourit Mickaël Isabey, son équipier lors de ses débuts professionnels à Sochaux. C’était il y a douze ans et à l’époque, le grand rouquin (1,89 m) sort du centre de formation quelques saisons après les Meriem, Frau et Pedretti. «Il attirait moins l’attention que d’autres. On ne le voyait pas aller au Barça, mais le plus important ce n’est pas là où on le voyait mais là où il a effectivement joué, souligne l’ex-président sochalien Jean-Claude Plessis. J’ai eu des joueurs que l’on a désignés comme des nouveaux Zidane qui n’ont pas eu les carrières annoncées. Lui a dépassé ses ambitions.»

Luis Enrique: «il a très vite dissipé les doutes»

Mais comment en est-il arrivé là? Parti en Espagne après quatre années à Toulouse, le latéral gauche a été reconverti stoppeur lors de son passage à Valence (2009-2014) au point de devenir l’une des valeurs sûres de la Liga à ce poste. L’homme idéal pour Luis Enrique, désireux dès son arrivée de remettre de la concurrence dans une équipe où quelques cadres étaient trop installés, moins au goût de certains supporters catalans intrigués par les 20 millions d’euros lâchés pour un défenseur de 30 ans loin d’être une superstar. «J’étais en vacances là-bas à Barcelone cet été et j’ai voulu acheter son maillot à la boutique du club peu après sa signature, raconte Plessis. Le vendeur ne le connaissait pas et il a dû vérifier son numéro.» «Son recrutement a généré des doutes du fait du prix qu’il fallait payer mais il les a très vite dissipés», glisse son entraîneur.

Sur la pelouse, le style Jérémy Mathieu c’est beaucoup d’anticipation, une bonne pointe de vitesse –on dit même qu’il s’est montré le plus rapide de l'équipe lors des tests physiques– et une présence importante dans les airs. «Je fais de mon mieux pour bien jouer et je suis content que les gens reconnaissent mes efforts», explique le défenseur, rappelé par Didier Deschamps lors du dernier rassemblement des Bleus. «Je l’ai vu évoluer avec le Barça et je trouve qu’il a tout ce qu’il faut pour s’imposer dans cette équipe, poursuit Isabey. C’est un vrai bon joueur de football.» Et tant pis pour les ventes de maillot.