FOOTBALLLigue 2: Luzenac, soudé dans l'épreuve

Ligue 2: Luzenac, soudé dans l'épreuve

FOOTBALLL’interminable feuilleton du LAP, en lutte pour sa montée en L2, aurait pu faire exploser le club ariégeois. C’est le contraire qui s’est produit…
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Le rappel émane de Me Jean-Jacques Bertrand, ce mardi devant le tribunal administratif (TA) de Toulouse. «Derrière le combat d’un petit club, il y a 32 familles», lance l’un des avocats du Luzenac Ariège Pyrénées, engagé dans une longue joute juridico-sportive pour obtenir sa montée en Ligue 2, acquise sur le terrain le 18 avril.

Le moral des joueurs, entraîneurs, personnels administratifs et de leurs proches, présents en masse lors de l’audience du TA, joue aux montagnes russes au gré des péripéties de l’interminable feuilleton.

«On essaie d’avoir du recul, mais au bout d’un moment, on ne peut pas s’empêcher de ressentir de l’incompréhension et de la colère, affirme Bérengère Outrebon, épouse du défenseur Julien Outrebon. Nous sommes toujours dans l’expectative. Et c’est difficile d’expliquer aux enfants ce qui est incompréhensible pour nous.»

«Mon fils chantait "CNOSF" sous la douche»

La situation ubuesque que traverse le deuxième du dernier championnat du National, qui rêve de goûter au monde professionnel, a parfois des conséquences inattendues chez les plus jeunes. «Lundi, mon fils chantait "CNOSF (Comité national olympique et sportif français)" sous la douche, explique cette maman de trois bambins. Ce n’est pas un mot qui arrive comme cela dans la bouche d’un enfant.»

Comme l’ensemble de l’effectif luzenacien, la famille Outrebon vit dans la région toulousaine, où l’équipe continue à s’entraîner tous les jours et doit, en principe, disputer ses matchs de L2. «Pas mal de joueurs ont encore des déménagements en suspens», remarque toutefois Quentin Westberg.

Le gardien du LAP et sa famille hébergent ainsi depuis plusieurs semaines l’ex-attaquant niortais Jérôme Lafourcade, son ancien coéquipier à Troyes, et son fils de quatre ans et demi. Celui-ci ne sait pas encore s’il effectuera son année scolaire dans la Ville rose, alors que la rentrée est fixée mardi.

«Nous en sortirons grandis sur le plan humain»

La femme de Lafourcade, qui vient d’accoucher, est restée à Niort en attendant que la situation du LAP se décante. «La période n’est pas facile à vivre, lâche Westberg. Mais quoi qu’il arrive, nous en sortirons grandis sur le plan humain.»

Du côté des Outrebon, où l’on a accueilli pendant un mois le nouveau gardien Régis Gurtner, connu à Strasbourg, on acquiesce. «On se sent comme une famille, et nous essayons d’intégrer les nouveaux venus», glisse Bérengère, par ailleurs présidente de l’Association d’entraide des conjoints de sportifs de haut niveau (AECS).

Les difficultés auraient pu faire exploser le groupe luzenacien. Pour l’heure, elles l’ont au contraire soudé. «Nous sommes un club uni», assène ainsi Westberg. Le LAP va essayer de le rester, alors que son sort est entre les mains du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel, ce mercredi. L’incertitude persistante et l’approche de la fin du mercato, fixé lundi à minuit, ne sont pas vraiment propices à la sérénité.