Rugby: Les clubs français renoncent à leur projet de Coupe d’Europe concurrente

Rugby: Les clubs français renoncent à leur projet de Coupe d’Europe concurrente

RUGBY – Ils ont obtenu des garanties suffisantes…
20 Minutes avec AFP

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Après avoir annoncé la création immédiate d'un nouveau tournoi avec leurs homologues anglais, les clubs français ont reculé jeudi et se sont dits prêts à disputer les compétitions européennes actuelles la saison prochaine, en espérant changer de structure en 2015-2016.

Le virage est délicat. Réunis jeudi, les présidents de clubs de Top 14 et Pro D2 ou leurs représentants ont sérieusement infléchi leur position, deux mois après avoir annoncé avec les clubs anglais la création de la Rugby Champions Cup (RCC), un projet alternatif aux tournois actuels gérés par l'ERC.

Après avoir engagé un bras de fer avec la Fédération française de rugby (FFR), hostile à la RCC, les clubs ont publiquement ouvert la porte à une participation en 2014-2015 aux compétitions actuelles, toutefois «aménagées à (leur) goût» et si, et seulement si, la présence des clubs anglais était assurée.

Vers une UEFA du rugby

Ce revirement est accompagné de garanties pour les clubs. Certaines sont acquises depuis plusieurs semaines, comme le changement dans le système de qualification des Celtes et Italiens, un passage de 24 à 20 clubs en Coupe d'Europe et une modification de la répartition des revenus (un tiers pour les Anglais, un tiers pour les Français, un tiers pour les autres). Ces réformes seront appliquées dès la saison prochaine.

Selon Paul Goze, le déclencheur a été un accord obtenu auprès de la FFR sur la gouvernance de la structure qui organise les compétitions. «Pour moi c'est acquis, je pars du principe que les personnes qui sont en face de moi sont de bonne foi», a déclaré le président de la LNR.

Les ligues obtiendraient alors satisfaction sur leur dernière doléance: le pouvoir de gérer commercialement (marketing, sponsoring, droits télé) les compétitions, sous l'égide des fédérations, présentes au Conseil d'administration.

L'objectif est de se diriger à l'horizon 2015-2016 vers une «association de fédérations, à l'image de ce qui se passe dans le football», une sorte d'UEFA du rugby.

Encore un problème avec les Anglais

Le pragmatisme invoqué a aussi forcé la LNR à reconnaître l'urgence de la situation: dans sa partie de poker, la FFR avait menacé de retirer sa délégation à la LNR, qui est statutairement une émanation de la Fédération depuis 1998.

La FFR avait aussi mis la signature de la convention FFR-LNR sur la table. Ce texte, qui statue notamment sur la mise à disposition des internationaux, comporte un chapitre relatif aux coupes d'Europe. Et en l'absence d'accord, la LNR n'aurait pas pu procéder à un nouvel appel d'offres sur les droits télévisuels du Top 14, sa fenêtre de tir expirant au 31 décembre prochain.

La sortie de crise est pourtant loin d'être prononcée. Car si les clubs français ont conditionné leur participation à celle de leurs homologues anglais, celle-ci est loin d'être acquise. La faute au contrat liant la Ligue anglaise à British Telecom (BT) pour la diffusion des matches européens, qui entre en conflit avec celui signé par l'ERC avec Sky.

Si les alliances changent, le fonds est identique: les compétitions européennes sont encore en péril. Et la balle est désormais dans le camp des Anglais.