VIDÉO. France-Ukraine: «Par son charisme dans le jeu, Sakho est exactement le même qu’en 2007», selon Steve Savidan

VIDÉO. France-Ukraine: «Par son charisme dans le jeu, Sakho est exactement le même qu’en 2007», selon Steve Savidan

FOOTBALL – L’ancien attaquant de Valenciennes fut le témoin privilégié de la première titularisation en Ligue 1 du héros de France-Ukraine de mardi soir…
Antoine Maes

Antoine Maes

«Continue comme ça. Je sais aussi la traversée du désert que tu as vécu: rappelle-toi ces moments et sers-toi en.» Six ans plus tard, un lien fort unit toujours Steve Savidan à Mamadou Sakho. L’ancien attaquant de Valenciennes, aujourd’hui consultant pour Eurosport, fut en effet le premier avant-centre dont Mamadou Sakho a dû s’occuper comme titulaire en Ligue 1. C’était avec le PSG, un après-midi d’octobre 2007. Le Parisien avait 17 ans et portait le brassard de capitaine de son équipe. Aujourd’hui, il est le héros de la soirée qui a envoyé la France au Brésil grâce à son improbable doublé.



Vous y avez pensé en le voyant mardi que c’était vous, le premier joueur que Mamadou Sakho a dû prendre au marquage en L1?

Oui, je lui ai même envoyé un tweet ce matin (mercredi)! C’est incroyable. Je lui ai envoyé «Je me rappelle ton premier match avec le PSG contre le VAFC. Tu étais capitaine, que de chemin parcouru. FELICITATION».

Vous vous souvenez en détail de ce match?

Ah oui, carrément! C’était un peu le bordel au PSG. On fait 0-0, je m’en souviens bien. Personne, plus ou moins, ne le connaissait, «Mamad’». Je me rappelle aussi de l’abattage médiatique qu’il y avait eu autour de lui, parce qu’il allait au Camp des Loges en voiture sans permis. Je me rappelle un garçon déjà super-précoce dans le jeu. Le voir hier soir (mardi), avec son agressivité, son charisme de jeu, c’était exactement le même en 2007.

Vous le connaissez déjà à ce moment-là?

Oui, parce qu’on suit, on se renseigne sur les joueurs contre qui on va jouer. Les infos que j’avais, c’était que c’était quelqu’un de très rigoureux, toujours concentré, super-appliqué, et puis dur sur l’homme, évidemment.

Vous ne marquez pas ce jour-là, c’est parce qu’il fait un bon match?

Ils avaient aussi la fougue avec leur jeunesse. C’était un gros, gros pari d’enlever tous les anciens. Mon duel avec lui? Je m’en souviens un petit oui (rires). C’était très dur. Dans le sens où il était déjà rugueux, il aimait déjà les duels. Je me rappelle avoir pris quelques pétards. Cette génération-là du PSG est très intéressante (avec Sankharé, Ngog, Ngoyi…). Après le match je me suis dit, «ils vont aller loin, et surtout Mamadou Sakho».

Depuis, vous êtes restés en contact tous les deux?

Oui, toujours. Quelque part, j’ai quelque chose avec lui. J’ai été son premier adversaire en Ligue 1. J’en ai déjà parlé avec lui, et lui se rappelle bien ce match. Ce qu’il dit, c’est qu’il avait la pression, c’est son club de cœur, sa ville de naissance. C’était les prémices d’une belle carrière. Et quel chemin parcouru depuis ce jour-là…

Qu’est-ce qu’il a en plus aujourd’hui?

Il a surtout progressé dans le côté habileté avec le ballon. On le voit, dans ses relances, il est hyper appliqué. C’est quelqu’un qui peut prétendre à jouer au très haut niveau tous les week-ends.

Vous pensez qu’il a gagné sa place en équipe de France?

C’est toujours compliqué, parce qu’on va toujours comparer ses matchs avec celui de mardi. Au contraire, il faut arrêter de faire des plans sur la comète. Mardi, on a vu une équipe, il ne faut pas opposer les titulaires et les remplaçants. Ils reviennent de très, très, très, très loin. Mais ça n’enlève pas ce qui s’est passé depuis deux ans, il faut s’en servir. Voilà, cette fois, d’accord, on a vu Mamadou Sakho. Je préfère qu’on apprécie le moment, et voir ce qu’il va faire avec Liverpool.

Son départ pour l’étranger lui a fait du bien?

Pour avoir pas mal d’amis qui ont joué à l’étranger, ils disent tous que ce n’est pas pareil. Il y a une culture de la gagne. Bien sûr que ça lui a fait du bien. Pas spécifiquement de partir de Paris, mais plutôt de partir de France.