Le débat revient souvent quand vient le moment de déterminer l’avenir d’un joueur prometteur. Peut-on gratter un peu de temps de jeu dans un club riche et ambitieux quand on a dix-huit ans et un CV bien plus modeste que ses concurrents? Depuis le début de la saison, Adrien Rabiot se démène pour que l’on puisse répondre par l’affirmative à cette question. Samedi, son entrée en jeu à la place d’un très pâle Javier Pastore a été décisive puisque le milieu de terrain du PSG a marqué le premier but parisien dans les arrêts de jeu contre Guingamp (2-0). Sa première réalisation au Parc des Princes pour sa troisième entrée en jeu depuis le début du championnat. «J’ai joué un peu plus que le match précédent, ça prouve que le coach compte sur moi, profitait le joueur en zone mixte. Je prends le temps de jeu que l’on me donne.»

Très regretté à Toulouse

Du côté de Toulouse, on était prêt à lui en accorder encore bien davantage. Prêté en Haute-Garonne l’hiver dernier, Adrien Rabiot souhaitait à tout prix emmagasiner de l’expérience, déçu que Carlo Ancelotti ne lui fasse pas davantage confiance après l'avoir lui avoir offert sa première titularisation en Ligue 1 pendant l'été 2012. Treize matchs et un but plus tard, le milieu avait impressionné son monde en Haute-Garonne. «Quand je vois ses performances et sa vie dans le groupe, je peux dire qu'il s'est très vite intégré et il est très heureux d'être avec nous», glissait l’entraîneur toulousain Alain Casanova en fin de saison. «Ça a été un plaisir d’avoir joué avec lui six mois. Je serais tenté de dire qu’il a un très bel d’avenir car il dégage une maturité peu commune à son âge, expliquait mi-juillet sur beIN Sport Jonathan Zebina. Il est assez logique de sa part de vouloir s’imposer au PSG, même si c’est plus compliqué. Il a les qualités pour. Si Laurent Blanc lui fait confiance, il a raison de tenter de rester.»

Laurent Blanc: «On a découvert des jeunes que l’on connaissait mal»

Reste maintenant à s’installer en douceur dans la rotation parisienne. Dans la hiérarchie du milieu, le jeune homme a déjà déposé une bonne partie de ses concurrents. Encouragés à se trouver un nouveau club, Mathieu Bodmer et Mohamed Sissoko n’étaient même pas dans le groupe pour la réception des Bretons. Régulièrement titularisé la saison dernière, Marco Verratti est resté sur le banc de touche samedi.

«Lors du stage d’avant-saison en Autriche, beaucoup d’internationaux étaient absents et on a découvert des jeunes que l’on connaissait mal, raconte Laurent Blanc en incluant Hervin Ongenda et Kingsley Coman. On s'aperçoit qu'ils sont toujours dans l'effectif. S’ils ont le bonheur de répondre présent, je n’hésiterai pas à les faire rentrer.» En plus d’un élément prometteur, le PSG dispose avec Adrien Rabiot d’un joueur formé en interne, l’un des quatre que l’UEFA impose aux clubs engagés en Coupe d’Europe. Un argument comme un autre quand il s’agit de se faire une place à Paris.