De neuf mois, Leonardo passe à douze. Suspendu un trimestre de plus en appel par la Fédération française de football après sa bousculade avec l’arbitre Alexandre Castro, le directeur sportif du PSG s’apprête à passer une saison étrange. Retour en questions sur ce qu’il aura le droit – ou non – de faire.

Quels recours lui restent-ils?

Après la première sanction en mai dernier, les dirigeants parisiens avaient décidé de faire appel, estimant «la décision infondée et extrêmement sévère». A priori, avec une suspension alourdie de trois mois, leur avis n’a probablement pas changé sur la question. Et s’ils souhaitent toujours la réduire, il leur reste un recours: le Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF), sorte d’organe de conciliation au dessus des fédérations. Reste que le PSG n’a toujours pas indiqué son envie de faire appel de l’appel, et qu’il n’en prendra peut-être pas le risque. D’abord de peur que la sanction soit une nouvelle fois alourdie, mais aussi parce que le PSG est toujours sous la menace d’un retrait de trois points au championnat pour la saison prochaine.

Quelles sont les conséquences sur son activité de directeur sportif?

Selon les règlements généraux de la FFF, «tout licencié suspendu ne peut être admis à aucune fonction officielle, ni accéder aux vestiaires des officiels, ni prendre place sur le banc de touche ou dans l’enceinte de l’aire de jeu.» En clair, «rien qui n’empêche Leonardo d’exercer ses fonctions au quotidien», explique Pierre-Marie Geronimi, président de Bastia et suspendu l’an passé. «C’est gênant car on ne peut pas représenter le club lors d’assemblées générales ou être au cœur des matchs en discutant avec les officiels à la mi-temps, par exemple, poursuit-il. Mais on a toujours accès aux vestiaires de notre équipe ou à la tribune officielle, ce n’est pas si énorme…» Et surtout, «Leo» pourrait toujours parcourir l’Europe pour recruter ou s’exprimer à l’envi dans les médias.

Est-ce qu’il pourrait toujours devenir entraîneur?

Techniquement, Leonardo pourrait toujours succéder à Laurent Blanc en tant qu’entraîneur si ce dernier ne fait pas l’affaire. Certes, le Brésilien ne pourrait pas prendre place sur le banc lors des matchs – sauf en Ligue des champions. Mais comme le font certains entraîneurs au rugby, il pourrait communiquer avec ses adjoints par téléphone ou talkie-walkie. Et c’est à peu près la seule contrainte. S’il le souhaite, Leonardo pourra toujours s'inspirer de l'exemple d'Antonio Conte, l'entraîneur de la Juventus, suspendu l’an passé dix mois pour son implication dans l’affaire de matchs truqués en Italie, mais resté coach d’une équipe qui a dominé de bout en bout son championnat.