FOOTBALLLe retour de Nasri chez les Bleus pose question

Le retour de Nasri chez les Bleus pose question

FOOTBALLLe milieu de terrain de Manchester va faire son retour en équipe de France au mois de juin...
B.V.

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«Va te faire enculer, va niquer ta mère, sale fils de pute. Va te faire enculer, comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé.» C’est sur ces mots, lancés à un journaliste après l’élimination de la France face à l’Espagne lors du dernier Euro, que Samir Nasri a quitté l’équipe de France. Moins d’un an plus tard, revoilà le trublion de Manchester City de retour chez les Bleus pour la tournée en Amérique du Sud, en juin prochain. Une décision forte de la part de Didier Deschamps, qui soulève certaines interrogations.

A-t-il changé?

C’est à la fois la question clé et la plus compliquée. Depuis l’Ukraine, Samir Nasri ne s’est pas confondu en excuses publiques ni écrit de biographie repentance, mais a malgré tout fait son mea culpa, début avril sur BeIn Sport. Reconnaissant avoir «manqué de son sang-froid», il rappelait alors que l’équipe de France était le «summum» et qu’il ne «désespérait pas un jour faire partie du noyau dur». Et si l’on ne peut exclure une soudaine poussée de sagesse ou plus simplement une prise de conscience chez Samir Nasri, rien n’indique non plus que son comportement sur le long terme sera parfait. «Je n’ai aucune garantie, confirme Didier Deschamps. Et aucune prétention de dire "avec moi ça va bien se passer". Le passé c’est le passé, il ne peut pas l’effacer. Le critère le plus important reste le critère sportif.»

Le mérite-t-il?

Pour ce qui est du «critère sportif», il n’y a pas photo, Samir Nasri est un des plus grands talents du football français. Irrégulier, certes, mais au-dessus du lot quand même. Ce qui lui vaut une sélection logique en l’absence de Franck Ribéry. «Il a reconnu lui-même qu’il a peu joué cette saison à cause des blessures, explique le sélectionneur. Mais ça fait depuis quelques semaines qu’il est performant. Je n’ai jamais eu de position radicale, il est logique aujourd’hui qu’il vienne pour que je puisse le voir dans le groupe.» Régulièrement titulaire avec Manchester City depuis février, l’ancien Marseillais a marqué deux buts cette saison et délivré sept passes décisives avec le vice-champion d’Angleterre.

Est-ce pour de bon?

Très clairement, la tournée en Amérique du Sud va être un test pour Samir Nasri. Didier Deschamps, qui n’a pas échangé avec le Mancunien depuis les incidents en Ukraine, a affirmé vouloir lui parler en tête-à-tête et «le voir vivre» au sein du groupe. «Il sera soumis au même traitement que les autres, lance Deschamps. Il ne s’agit pas d’un individu et du groupe, c’est le groupe. Ceux qui ne rentrent pas dans le moule, j’ai la liberté de pouvoir les sélectionner ou pas.» Une sorte d’avertissement qu’il précise: «Si je considérais qu’il y avait un danger pour l’équilibre collectif, et c’est le cas pour tout le monde, je serai amené à prendre des décisions.» Pour Samir Nasri encore plus que les autres.