Paul Pogba: «Même si j’arrive au top, il faut toujours me pousser»
INTERVIEW•Le milieu de terrain de la Juventus compte très vite se faire une place en équipe de France...Propos recueillis par Romain Scotto
A 20 ans, Paul Pogba vit ses premières heures d’international A à Clairefontaine. Le milieu de la Juventus avait connu l’équipe de France chez les jeunes. Mais il ne s’attendait pas à être si vite appelé par Didier Deschamps. Désormais, rien ne l’interdit de rêver d’une première cape contre la Géorgie vendredi ou l’Espagne mardi prochain…
Etes-vous étonné d’être sélectionné pour deux matchs aussi importants?
C'est vrai que je ne m’y attendais pas. Ça m’a étonné. On m’a appelé directement. J’étais content de la nouvelle, la veille de mon anniversaire (ses 20 ans). quand je suis arrivé au Château lundi, je commençais à me rappeler de ma première sélection en équipe de France des moins de seize ans. C’est un nouvelle étape qui commence. C’est un travail que j’ai fait je suis satisfait mais ce n’est pas fini. J’espère continuer sur cette lancée.
Imaginez-vous démarrer le match vendredi?
Heu, je n’y pense même pas. J’essaye de prendre mes marques, on va voir les entraînements. C’est le coach qui décide. Moi je suis là disponible pour l’équipe.
Vous avez marqué cinq buts avec la Juve, dont plusieurs spectaculaires. Comment faites vous pour jouer aussi libéré?
Je prends du plaisir à jouer au foot. Je suis content d’être à la Juve. J’ai la confiance du coach, je n’ai aucune pression. On me fait confiance. Je prends du recul par rapport aux éloges. J’essaie de ne pas y penser. Mon objectif c’est d’être bon sur le terrain.
En tant que nouveau, vous devez montrer que vous avez faim, mais aussi du respect envers les anciens. La balance est-elle facile à trouver?
Non je ne pense pas. Les anciens aussi sont passés par là. Il faut bien s’intégrer. Il faut respecter les anciens et se fondre dans le groupe. Moi on m’a bien accueilli. J’ai parlé avec quelques joueurs, ça se passe très bien. J’ai discuté avec Rafa (Varane), puis Patrice (Evra), on a un peu rigolé ensemble. J’ai un peu parlé avec Hugo (Lloris). Ils m’ont bien accueillis. J’espère vite me fondre dans le groupe et jouer très prochainement. J’étais impressionné à l’idée de rejoindre ce groupe. Enfin, j’ai rêvé d’être ici. Au début ça m’a fait quelques chose pendant cinq dix minutes, puis tu te dis que tu veux vraiment jouer pour la France.
Finalement, le public français ne vous connait pas encore puisque vous êtes parti très tôt à l’étranger, à Manchester puis à la Juve…
Oui c’est clair que j’ai envie de jouer devant les Français. Je n’en ai pas eu l’occasion. J’attends cela impatiemment. Je suis parti à l’étranger pour lancer ma carrière. C’était un bon choix. J’ai acquis de l’expérience. Ça m’a aidé. Si je n’avais pas été à l’étranger, je ne serais pas ici. Ce n’est pas une revanche, mais juste un plaisir.
Selon votre entraîneur en club, Antonio Conte, il paraît qu’il faut vous surveiller de près. Est-ce vrai?
Je ne sais pas comment on peut prendre ça. Disons qu’il faut toujours me pousser à donner le maximum de moi-même. Comme je suis jeune, mon coach ne veut pas me griller. Beaucoup ont commencé tôt et pris la grosse tête. C’est le chemin qu’il ne faut pas prendre. Même si j’arrive au top, il faut toujours me pousser.