CYCLISMEVIDEO. Romain Bardet, c'est ton jour, c'est ton tour, fais tout péter

VIDEO. Tour de France 2017: Romain Bardet, c'est ton jour, c'est ton tour, la nation te regarde

CYCLISMEC'est l'étape ou jamais pour succéder à Bernard Hinault...
Le Panthéon t'attend, au moins.
Le Panthéon t'attend, au moins.  - Christophe Ena/AP/SIPA
Antoine Huot avec J.L. et W.P.

Antoine Huot avec J.L. et W.P.

Trois siècles qu’on attend ça. Trois siècles qu’on en rêve la nuit. Trois siècles à supporter des Cyril Dessel et des Pierre Rolland sans jamais perdre l’espoir, qu’un jour, un coureur français remporte de nouveau le Tour de France, si possible avant notre mort. Il nous reste un peu de marge en dépit de notre hygiène de vie de biker alcoolique, mais le sentiment d’urgence nous étreint. Romain, ton entrée au Panthéon se joue aujourd’hui. Une étape pour tout renverser et prendre le maillot jaune sur les pentes de l’Izoard.

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Tu le sais, on le sait, même Chris Froome le sait, tu ne pourras jamais avoir meilleure occasion de gagner un Tour de France. Cette année, c’est la tienne. Rares seront les parcours de la Grande Boucle à ne compter que si peu de contre-la-montre. Et surtout, les adversaires n’ont jamais été aussi prenables : aussi fort soit-il, Chris Froome semble à portée de tir, Quintana est l’ombre de lui-même avec le Giro dans les pattes, Alberto Contador a les jambes qui vieillissent, Fabio Aru craque en altitude et Rigoberto Uran ne pourra pas suivre toutes les roues du monde indéfiniment. Et puis tu es dans la forme de ta vie Romain, préparé comme jamais pour la plus belle course du monde.

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Alors c’est quoi ce bordel ? A quel moment tu t’es dit qu’écouter les consignes de ton directeur sportif, c’était plus intelligent que suivre ton instinct, celui qui t’a fait gagner en haut du mur de Peyragudes, celui qui te permet de lutter pour une victoire historique dans le Tour. Mercredi, l’opportunité était belle de faire la différence sur Froome & co avec l’enchaînement Télégraphe et Galibier. Mais ces foutues oreillettes ont un peu tout condamné.

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« Il voulait attaquer à 7 km du sommet, on lui a dit que c’était un peu trop tôt, Froome avait encore trois équipiers avec lui. On lui a fait passer le message d’attaquer à 2 km, c’était l’idéal avec la pente et l’altitude… », expliquait Julien Jurdie le directeur sportif d’AG2R dans L’Equipe. Foutue mentalité de gagne-petit. Comme si t’allais prendre deux minutes à Froome en attaquant sous la flamme rouge. Bon, puisque notre Bardet national a quand même toujours l’esprit rebelle, ses premières attaques dans le Galibier ont eu lieu à 3,2km du sommet. Une petite désobéissance qui a failli lui rapporter très gros. Si Fabio Aru a craqué, Chris Froome a eu quelques longueurs de retard avant de recoller.

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« J’ai fait le maximum dans le Galibier, avec peu d’alliés à un moment donné. L’élastique n’était pas loin de craquer plusieurs fois », analysait le coureur français à la fin de l’étape. Alors, chauvins que nous sommes, on se dit que des attaques répétées à 7km de l’arrivée auraient finalement fait plus de dégâts dans le classement général. Un grand Tour se gagne comme ça, au panache. Pour reprendre du temps à Froome et Uran avant le contre-la-montre, il ne faudra pas se cacher ce jeudi. Et éviter de reproduire la même stratégie que dans le Galibier, comme le laisse un peu entendre Julien Jurdie :

« « Il faudra tenter, quitte à se faire reprendre à 500m parce que tu as attaqué un peu trop tôt. On ne lancera pas une grande manœuvre à 20 bornes de l’arrivée, mais si Romain se sent d’attaquer à trois km du sommet, on le freinera moins. » »

Une stratégie vouée à l’échec, on te le dit tout de suite mon petit Brivadois d’amour. Pour cette dernière étape de montagne, on veut assister à un feu d’artifice. Pas celui préparé à la dernière minute par la mairie de Marly-Gomont, non, le vrai, le beau, l’unique : un festival de pyrotechnie, le bouquet final d’un 14 juillet sous la Tour Eiffel. Comme l’an passé, quand tu as sciemment désobéi à tes directeurs sportifs pour jouer ta peau dans la descente de Domancy et monter sur la deuxième marche du podium.

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Aujourd’hui, les Alpes sont à toi Romain. Du coup, après une petite mise en jambe tranquille pendant 120 kilomètres, faut que ça pète de partout dans le col de Vars. Tu te fais la belle avec Latour, Vuillermoz, Gastauer et Domont en éclaireurs, tu fais la descente à bloc dans la roue de Barguil, et ensuite le destin est face à toi : l’Izoard et ses 14,1 km à 7,3 %. Oublie la puissance de la Sky, les batteurs à œufs de Chris Froome, le suçage de roue de ce petit salopiot d’Uran et fais-toi confiance. Le reste ne sera que légende.