Imaginez et Cristiano Ronaldo dans la même équipe – toutes proportions gardées. Imaginez maintenant cette formation partagée entre les partisans de l’Argentin et ceux du Portugais. Voilà, vous savez à peu près à quoi ressemblera l’équipe de France de cyclisme .

Les bleus se présenteront avec deux leaders, et Nacer Bouhanni. Deux sprinteurs, deux énormes paires de cuisses, deux gros ego et une rivalité qui, dit-on, pourrait nuire à la productivité de la formation française sur la course en ligne masculine. Mais qu’en sera-t-il réellement le jour J ?

« La vérité, c’est que ce sont deux grands garçons »

En interne, on jure évidemment que les quelques jours de cohabitation au Qatar se passeront bien et que dimanche, les deux hommes ne se marcheront pas sur les pieds. « Chacun va devoir jouer le jeu, leur entente n’est pas aussi horrible. Il y a une rivalité sportive, mais après, ils se respectent », nous confie Adrien Petit, présent dans la team France dimanche. abonde dans le même sens. « La vérité, c’est que ce sont deux grands garçons. Ils savent ce qu’ils ont à faire. Il n’y a pas un maillot FDJ, Cofidis ou Direct Energie mais neuf maillots bleus. » C’est beau.

Deux leaders et un électron libre

Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (attention, du second degré pourrait bien se cacher dans cette phrase), si bien que le capitaine de l’équipe de France, Bernard Bourreau, a prévu un plan de bataille équilibré pour éviter que tout parte en freestyle le jour de la course en ligne (sprint en solitaire, baston sur la ligne d’arrivée, etc.).

« Chaque leader [Démare et Bouhanni] aura trois coéquipiers », explique Adrien Petit. Le coureur de aura, de son propre aveu « un rôle d’électron libre, je ne serai pas au service des sprinteurs vu qu’ils ont déjà leurs mecs ». En coulisses, on prête à Petit un rôle de trait d’union entre les deux camps, une sorte de pacificateur. Reste à savoir si ça fonctionnera.

Quel scénario pour quel sprinteur ?

Deux cas de figure possibles :

• Soit cette course des Mondiaux se termine sur un bon vieux sprint massif où ça joue des coudes et ça frotte dans tous les sens, et Nacer Bouhanni sera sans doute mieux placé pour jouer la gagne. « Nacer n’a peur de rien, il peut se faufiler entre les lignes », dixit Offredo. C’est toujours un avantage dans ce genre de final.
• Soit ça explose dans tous les sens et le sprint part de très loin, auquel cas Démare aurait clairement l’avantage sur son rival de compatriote. « Arnaud est plus endurant, il est plus adapté à une course de mouvement » analyse pour sa part Bernard Bourreau dans les colonnes de la Il l’a encore prouvé sur Binche-Chimay-Binche, course qu’il a remportée au début du mois.

Conclusion, plutôt que de se focaliser sur l’ennemi, chacun des deux sprinteurs se concentrera sur la course et son évolution, en priant pour que celle-ci bouge dans un sens qui conviendrait mieux à ses aptitudes. Et puis finalement, c’est assez simple : c’est celui qui en a le plus dans les cuisses qui gagne.