RUGBYCoupe du monde de rugby : Pourquoi les Blacks sont (un peu) prenables quand même

Coupe du monde de rugby : Pourquoi les Blacks sont (un peu) prenables quand même

RUGBYLes champions du monde en titre ont aussi leurs problèmes…
Julien Laloye

J.L.

De notre envoyé spécial à Cardiff,

C’est la deuxième étape du plan machiavélique mis en place par le XV de France et ses suiveurs. D’abord en appeler à la mystique du passé et au-bon-dieu-qui-nous-fait-mastiquer-les-blacks-au-petit-déjeuner, ensuite identifier les faiblesses de l’adversaire histoire d’en faire une Namibie bis. Admirez le travail.

Les Blacks sont des vieux croulants

La Nouvelle-Zélande n’est plus une équipe de rugby, c’est un hospice pour glorieux retraités. La moitié du groupe a passé 30 ans, et certains grognards de la vieille garde ont carrément passé la date de péremption (Mc Caw a 34 ans, Mealamu, 36, Smith 34). A pays, on se demande si Hansen a bien fait d’offrir un dernier tour de bal aux héros de 2011. « On parle là d’un groupe de joueurs avec plus de 700 sélections qui se retirera à la fin de la Coupe du monde, explique Jonah Lomu à RMC. Ce sera donc un chant du cygne parfait pour eux, mais il y a beaucoup d’équipes qui peuvent les battre ». Même le XV de France, malgré tout ce qu’on peut en penser.


On va les tordre en mêlée

Si les Blacks arrivent lancés contre la France avec quatre victoires en poule, il ne faut pas penser que ça s’est fait tout seul. L’Argentine menait encore à l’heure de jeu grâce à la puissance de ses avants, et Gorgodze a été élu homme du match malgré une défaite sévère pour récompenser l’œuvre globale de la mêlée géorgienne, drôlement enquiquinante pour les Blacks. « En Nouvelle-Zélande, on reste un peu dans notre bulle, se défend Ben Franck. On joue l’Afrique du Sud, l’Australie, maintenant l’Argentine, mais on ne rencontre pas d’équipes qui utilisent la mêlée comme la Géorgie. Il faut s’habituer ». Cela tombe mal, c’est l’instrument de torture préféré des Bleus. Enfin sauf face à l’Irlande, mais on va faire semblant de croire qu’on n’a rien vu.



Ils doivent nous prendre pour des billes

Evidemment, ils vont dire le contraire, à l’image de Dan Carter, présent lors du fameux match de 2007. « La France est mauvaise ? C’est mauvais signe pour nous. J’ai appris une chose : les Français adorent jouer les All Blacks dans les gros matches, et ce week-end, ce sera exactement ça ». Voilà pour le discours officiel. On doute cependant que les Blacks tremblent comme des feuilles après avoir regardé France-Irlande au pub. « La Nouvelle-Zélande n’a rien à craindre de l’équipe de France sur ce que j’ai vu sur ce Mondial », écrit Justin Marshall dans sa chronique pour le Herald. Pourtant, le garçon était du cataclysme de 99. Gare à l’excès de confiance.



Ils ne jouent que des pipes depuis 3 semaines

Depuis leur match d’ouverture compliqué contre les Argentins, les Blacks ont haché menu des rivaux bien trop petits pour eux en donnant du temps de jeu au cuisinier et au chauffeur de bus. Une adversité trop faible qui leur avait coûté cher en 2007, quand il avait fallu relever le défi physique des Bleus après avoir passé 100 points à tout le monde en poule. « Les All Blacks n’ont pas pu se tester correctement après leur démarrage en douceur et ils ne connaissent pas les Français aussi bien qu’ils connaissent les équipes de l’hémisphère Sud, résume Chris Rattue, éditorialiste de l’Herald.



Ils laissent Sonny Bill Williams sur le banc

L’ancien toulonnais est le roi du offload, ces passes après contact tant recherchées aujourd’hui, et probablement l’un des meilleurs centres du monde. Pourtant, il doit patienter derrière la paire d’immortels Conrad Smith-Ma’a Nonu, un scandale quand on connaît le niveau du type. Même Philippe Saint-André, pourtant friand des profils « coffre à ballons » pour sa paire de centre, avait vu le potentiel du garçon à Toulon. « J’ai été entraîné par Philippe, raconte l’ancien treiziste. C’était un très bon entraîneur qui a tiré le meilleur de moi-même et c’est lui qui m’a convaincu que je pouvais postuler chez les All Blacks au centre alors que je voulais jouer chez les avants ».



Ils n’aiment pas voyager

C’est l’ancien sélectionneur kiwi Graham Henry, cocu en 2007, qui a instillé le doute dans la presse britannique avant le match contre l’Irlande : « Je me demande si les Français ne seraient pas plus à l’aise contre la Nouvelle-Zélande. Ils ont l’histoire en leur faveur lors des compétitions dans l’hémisphère Nord ». Tout le contraire des Blacks, qui, tenez-vous bien, n’ont jamais atteint une finale de Coupe de monde quand elles se joue en Europe ! « Les Néo-Zélandais n’aiment pas être loin de chez eux trop longtemps », résumait Olivier Magne dans l’Equipe du jour. Combien de temps que la compétition a commencé déjà ? Trois semaines ? Il va falloir penser à rentrer, messieurs.