Mort de Mohamed Ali: Les photos mythiques qui racontent «The Greatest»
BOXE•Mohamed Ali est mort vendredi à 74 ans...Antoine Maes
Une gueule. Une gouaille. Une histoire. Mohamed Ali, mort vendredi à 74 ans, était bien plus qu’un boxeur. Activiste, comédien, poète, immense champion, « The Greatest », a fait la fortune des photographes pendant toute sa vie. Voici cinq clichés mythiques qui racontent l’aura d’un mythe du 20e siècle.
. Ali et les Beatles
Il est champion olympique depuis 4 ans quand, en 1964, Mohamed Ali est encore Cassius Clay, mais c’est déjà une star montante planétaire. Alors qu’il s’entraîne à Miami pour tenter de décrocher son premier titre de champion du monde contre Sonny Liston, il reçoit la visite des Beatles dans une sorte de promotion croisée. La séance photo restera totalement mythique, alors que la Beatlemania débarque aux USA quelques semaines avant la Ali-mania.
. Ali-Liston et le « phantom punch »
Mai 1965. Mohamed Ali est déjà champion du monde. Il affronte Sonny Liston pour une revanche qu’il va encore remporter, en à peine plus de deux minutes. Entre les deux combats, Cassius Clay est donc devenu Mohamed Ali. La photo va faire le tour du monde est devenir l’un des clichés de sport les plus connus au monde. Mais cet affrontement-là est marqué par un mystère à jamais irrésolu, celui du « phantom punch ». Slate en a raconté l’histoire dans un excellent article pour le cinquantenaire du combat. Et le débat est simple : oui ou non Mohamed Ali a-t-il réellement touché Sonny Liston pour le mettre K-O ? Et en creux, ce championnat du monde était-il arrangé ?
. Ali refuse d’aller au Vietnam
Lors d’une conférence de presse en 1967, Mohamed Ali confirme qu’il n’a pas l’intention de rejoindre l’armée américaine, qui se bat alors au Vietnam. « Aucun vietcong ne m’a jamais traité de nègre » déclare-t-il aux journalistes présents. Objecteuur de conscience, il refuse symboliquement de rejoindre un centre de recrutement. En juin de la même année, il est condamné à 5 ans d’emprisonnement et 10.000 dollars d’amende, il perd ses titres et sa licence de boxe. Proche de la Nation of Islam d’Elijah Mohamed et de Malcom X, Ali paiera longtemps ses prises de position : il ne reboxera qu’en 1970.
. Ali-Foreman, le «Rumble in the Jungle »
Le combat le plus mythique de l’histoire de la boxe. Et peut être à tout jamais. Le 30 octobre 1974, un Mohamed Ali vieillissant bat George Foreman pour le titre de champion du monde des lourds. L’affrontement se déroule à Kinshasa, capitale de ce qui était à l’époque le Zaïre du dictateur Mobutu Sese Seko. Les deux champions passent l’été en Afrique pour se préparer, au milieu des concerts de James Brown ou B.B. King. C’est aussi le premier gros coup du promoteur Don King. Cet épisode légendaire de la boxe est brillamment retracé dans le fabuleux documentaire de Leon Gast « When we were kings ». Mais aussi formidablement raconté par l’écrivain américain et spécialiste de boxe Norman Mailer dans son livre « The Fight ».
. Ali et le « Drama in Bahamas »
En décembre 1981, Mohamed Ali n’est plus que l’ombre du boxeur qu’il a été. Déjà battu par Larry Holmes quelques mois auparavant, Ali décide quand même de remonter sur le ring pour affronter Trevor Berbick. Ce sera son dernier combat. Diminué, loin de son niveau, Ali est battu par décision de l’arbitre à Nassau. Les fans de ce qui reste le plus grand boxeur de tous les temps lui en veulent un peu à l’époque d’abimer son image pugilistique dans des affrontements où il est à des années-lumière de son vrai niveau. Du coup, le baisser de rideau d’Ali entre dans l’histoire avec le surnom de « Drama in Bahamas ».
. Ali allume la flamme des JO d’Atlanta
En 1960, Ali devient champion olympique des poids mi-lourds, à Rome. Il s’appelle alors encore Cassius Clay. Mais c’est 36 ans plus tard que l’image du « Greatest » va véritablement s’associer à celle des Jeux Olympiques. Les Jeux se déroulent cette année-là à Atlanta. Et le secret sur la personne chargée d’allumer la flamme olympique, honneur suprême, est gardé jusqu’au dernier moment. Lors de la cérémonie d’ouverture, le monde entier voit Mohamed Ali entrer dans le stade, extrêmement affaibli par la maladie de Parkinson.