« Je ne peux vraiment plus rester ici »Lucas Deaux passe de son nid rémois au nid des Canaris
Vincent Sasso Le défenseur du FCN a bien senti qu'il ne rentrait pas dans les plans du coachPropos Recueillispar David Phelippeau
Des trémolos dans la voix, Vincent Sasso nous a expliqué mardi qu'il ne supportait plus sa situation. Arrivé au FCN à l'âge de 16 ans, il n'aura jamais réussi à s'imposer dans son club formateur (à peine 25 matchs de L2 en trois saisons). Cette triste conclusion le mine. Il l'évoque avec beaucoup de lucidité et d'émotion.
Comment analysez-vous
votre situation ?
J'ai bien compris que je n'étais pas dans les plans du coach. J'attends une opportunité pour pouvoir partir en France (sans doute Fréjus, National) ou à l'étranger. J'ai compris que cette année allait être compliquée. On ne va pas forcer les choses. Si ce n'est pas possible ici, on essaiera ailleurs. Je ne peux vraiment plus rester ici.
Etes-vous prêt à jouer en National ?
Je ne l'imaginais pas il y a quelque temps, mais la situation actuelle me laisse penser que pourquoi pas… Entre faire une année en CFA 2 et jouer en National, il n'y a pas photo. A mon âge (21 ans), il faut que je joue. Je ne peux pas rester plus longtemps sans jouer…
Arrivez-vous à prendre
du plaisir dans votre métier ?
Ce n'est pas facile tous les jours. Quand j'ai signé ici, c'était pour jouer. Tout arrêter ? Cela peut traverser l'esprit, mais on a quand même un métier formidable. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir faire ça. Se lever pour jouer au foot, peu peuvent le faire dans leur vie.
Mais comment expliquez-vous
votre incapacité à vous imposer ?
Je n'ai peut-être pas fait tout ce qu'il fallait. Je n'ai pas non plus été aidé par le coach Chauvin la saison dernière…
C'est-à-dire ?
Il m'a appelé alors que j'étais en fin de contrat. Il m'a convaincu de rester. Cela reviendrait à mentir de dire que je ne lui en veux pas. Après je n'ai peut-être pas tout fait non plus. Si c'était à refaire, je ne le referais pas. D'autant qu'à l'époque Lorient (L1) me voulait. J'avais rencontré le coach Gourcuff. J'ai eu un choix à faire. J'ai préféré signer dans mon club formateur pour avoir du temps de jeu (4 matchs de L2 au final). Quand j'y pense, ça me fait mal au cœur. Maintenant c'est fait. Il ne faut plus y penser.
Lucas Deaux n'a pas que la mèche de cheveux rebelle… Le nouveau milieu de terrain du FCN, qui s'est engagé mardi pour deux ans, a aussi un caractère bien trempé. « Quand il faut dire les choses, je les dis. Je préfère un bon clash plutôt que de ne pas dire les choses. Si je pense qu'un type est un neuneu, je vais lui dire… » A 23 ans, Deaux s'est enfin décidé à quitter son Reims natal. Ou plutôt on l'a poussé à aller voir ailleurs. « Reims ne m'a rien proposé, explique-t-il. Mais il me fallait du changement pour ma progression… » Il ne le dira pas mais la rupture avec la Marne ne doit pas être facile car le jeune homme a chaussé ses premiers crampons à Reims à quatre ans… Là-bas, il aura une ascension vertigineuse jusqu'à la montée en L1 en fin de saison dernière. « Cela fait deux ans que je voulais partir, confie-t-il. C'est bien aussi de voir autre chose. Je préfère m'épanouir dans un club de L2 qui me veut plutôt que de jouer dix minutes de temps en temps en L1... »D. P.