FOOTBALLGuy Lacombe: «Jérémy Ménez atteindra la maturité dans peu de temps»

Guy Lacombe: «Jérémy Ménez atteindra la maturité dans peu de temps»

FOOTBALLL'ancien coach du PSG a été le premier entraîneur de Ménez chez les professionnels...
Propos recueillis Antoine Maes

Propos recueillis Antoine Maes

A 56 ans, Guy Lacombe s’est un peu éloigné de la Ligue 1. Retranché en Bretagne en attendant de retrouver un club, l’ancien coach du PSG se fait rare dans les médias. Mais si c’est pour évoquer Jérémy Ménez, il ne se fait pas prier. Et pour cause: c’est lui qui a lancé le milieu offensif parisien chez les pros, sous le maillot de Sochaux, en 2004.

A quoi ressemblait le Jérémy Ménez que vous avez fait débuter en pro?

C’était un garçon avec des qualités exceptionnelles. Mais il était déjà particulier, différent. A l’époque, il est en moins de 15 ans, on l’avait mis avec les moins de 17 ans pour un match important à Toulouse. Il n’avait joué qu’un quart d’heure. On s’interrogeait. Et puis je me suis dit que j’allais le prendre dans le groupe pour le faire progresser. Il a franchit un pallier rapidement.

Vous vous souvenez de son premier entraînement avec l’équipe première?

Je m’en souviens bien même. On était allés s’entraîner au centre de formation, ce qu’on faisait rarement. Et il a fait comme il sait faire. Il a dribblé trois joueurs, et puis il a glissé le ballon sous le ventre du gardien. C’était quand même Teddy Richert dans les buts.

Est-ce que c’est quelqu’un qui a du mal à se faire violence?

Je ne crois pas qu’il soit fainéant. Quand les circonstances le veulent, il fait les efforts. Et il les fait bien. Quand il ne les fait pas, ce n’est pas qu’il ne peut pas, c’est qu’il ne veut pas. Il a parfois besoin de se faire oublier. Pour son équipe, il est déroutant. Mais il l’est aussi pour l’adversaire. Il faut savoir l’accepter. Mais aussi l’aider. Il y a des moments où on ne le voit pas. Il suffirait qu’il se rende disponible. Il sait tout faire. Vous pouvez même le mettre défenseur, je mets au défi quiconque de le passer.

Pour un entraîneur, c’est un joueur compliqué à manager?

Pour moi, à l’époque, ça ne l’était, parce qu’il était en post-formation. Et puis s’il a son caractère, ce n’est pas un caractériel. Plus tard, j’ai eu quelqu’un comme Nenê, c’est un peu comparable. Et je préfère un joueur différent qui fait la différence qu’un joueur banal qui ne fait rien.

Ses coéquipiers peuvent-ils lui en vouloir de temps en temps?

Les joueurs entre eux… Vous savez, eux tout ce qu’ils veulent, c’est gagner. C’est le jour où il n’est plus efficace que ça devient compliqué.

Au final, quel regard portez-vous sur l’évolution de sa carrière et de sa personnalité depuis ses débuts?

Il a débuté jeune, mais c’est encore un jeune homme, à 24 ans. Je pense que l’Italie lui a fait du bien. Aujourd’hui, je trouve qu’il fait vraiment une bonne saison. Il atteindra la maturité dans peu de temps.