« Une revanche contre le foot français »
Franck Signorino L'ex-Nantais, maintenant à Laval, veut montrer qu'il n'est pas « cramé »Recueilli parDavid PhelipPEAU
Le revoilà. Disparu de la scène du football français depuis 2007, le latéral gauche Franck Signorino joue depuis le début de la saison à Laval, adversaire du FC Nantes, vendredi prochain, à la Beaujoire. Entretien avec un type qui n'a jamais eu sa langue dans sa poche.
Cela vous fait quoi de retrouver la Beaujoire ?
Du plaisir. Je garde, malgré la relégation en Ligue 2 en 2007, de très bons souvenirs. J'y ai beaucoup progressé. Le FC Nantes (2005-2007) a été une vraie étape dans ma carrière.
Tout n'y a pas été rose…
Psychologiquement, j'ai vraiment été mis en difficulté. J'étais au bord de la dépression. La situation me touchait. Cela partait dans tous les sens. Je m'étais retrouvé au milieu d'histoires… J'en suis sorti brûlé dans ma tête.
On vous a reproché d'être un peu « grande gueule » ?
Je l'ai payé ça. Je l'ai trop ouvert. Quand tu parles, tout est sujet à interprétation. Le FCN était devenu « la télé de Signorino ». Cela a pu faire peur ensuite à certains clubs… Le système partait en vrille. Je voulais donner un coup de fouet. J'ai peut-être été maladroit parfois mais ça partait vraiment d'une bonne intention…
Après quatre saisons dures et jalonnées de blessures, vous retrouvez le terrain…
Laval m'offre du temps de jeu, le projet que j'espérais. Je veux montrer que je ne suis pas bouilli. Je l'ai entendu ça, et j'ai eu beaucoup de mal à l'accepter. Je n'ai jamais disparu. Je n'étais pas à Chypre, en Turquie ou en Grèce, j'étais en Espagne (Getafe puis Carthagène de 2007 à 2010). J'ai été blessé pendant un an et demi. J'ai mis du temps à revenir. Beaucoup de gens sont restés sur cette blessure. En France, on a eu tendance à oublier toutes mes qualités. Même les clubs de L2 ne voulaient pas de moi... Laval m'a tendu la main. J'ai donc un sentiment de revanche contre le foot français. Je prouve en ce moment que je suis loin d'être fini…