INTERVIEWHakim Chalabi: «Au Qatar, on accorde une place importante à la médecine du sport, c'est du jamais vu»

Hakim Chalabi: «Au Qatar, on accorde une place importante à la médecine du sport, c'est du jamais vu»

INTERVIEWAncien médecin du PSG, Hakim Chalabi est maintenant le directeur du projet Aspetar au Qatar. Il explique en quoi il est novateur...
Le docteur Hakim Chalabi, directeur du centre médical Aspetar à Doha, le 28 novembre 2011.
Le docteur Hakim Chalabi, directeur du centre médical Aspetar à Doha, le 28 novembre 2011. - P.KOETSCHET/20MINUTES
Propos recueillis à Doha par Pierre Koetschet

Propos recueillis à Doha par Pierre Koetschet

Pourquoi avez vous rejoint la clinique Aspetar?

J’ai été approché dès 2001. A l’époque, j’étais directeur médical adjoint à la clinique du sport et au PSG, et je n’ai pas donné suite. En 2004/2005, quand les Qataris ont commencer à développer le projet Aspetar, ils m’ont demandé de les rejoindre. En 2007, ils m’ont proposé de monter un programme de médecine du sport, d’homogénéiser toutes les politiques. J’ai trouvé que c’était un vrai challenge.
PSG
J’ai été approché dès 2001. A l’époque, j’étais directeur médical adjoint à la clinique du sport et au PSG, et je n’ai pas donné suite. En 2004/2005, quand les Qataris ont commencer à développer le projet Aspetar, ils m’ont demandé de les rejoindre. En 2007, ils m’ont proposé de monter un programme de médecine du sport, d’homogénéiser toutes les politiques. J’ai trouvé que c’était un vrai challenge.


C’est aussi très intéressant financièrement…

Oui, bien sûr, mais ce n’est pas le seul intérêt. Ils m’ont proposé en 2007 la même chose qu’en 2001 et à l’époque, j’avais décliné. En 2007, j’ai beaucoup entendu: “Hakim, il part pour l’argent”. Mais je sais que quand je vais rentrer en France, j’aurai appris quelque chose. Il y a de l’argent, bien sûr, mais c’est surtout le projet qui est important. Ici, quand on a un vrai projet, on n’a pas de problème de budget. Mais quand on n’a pas de projet, un rial, c’est un rial.


Quel est le projet d’Aspetar?

Accorder, au sein du développement sportif, une place importante à la médecine du sport. C’est du jamais vu, la médecine du sport est toujours le parent pauvre. Ici, nous sommes en charge de tout le programme national de médecine du sport. Aujourd’hui, depuis plus d’un an, tous les médecins, infirmiers, kinés des clubs et fédérations sont sous contrat avec Aspetar, où ils ont aussi un programme de formation permanente. Cela nous permet de collecter des données.


Dans des infrastructures exceptionnelles…

Oui, bien sûr, mais vous avez beau avoir les plus belles infrastructures, sans les moyens humains, vous n’arrivez à rien. L’objectif est de recruter les meilleurs. On a pris le chef médical de l’équipe d’Angleterre d’athlé. Le médecin chef des All-Blacks doit nous rejoindre prochainement. Le but est de faire travailler tout le monde ensemble pour améliorer la prise en charge, la recherche…


Dans quels domaines?

Ils sont nombreux. On travaille notamment sur les effets du ramadan dans le sport. Cela a surtout un intérêt pour l’Europe d’ailleurs, parce qu’ici, les compétitions sont décalées pendant le ramadan, mais en France, on ne change pas les dates de tout le championnat pour quelques joueurs. Je vous rappelle que les JO de Londres auront lieu pendant le ramadan et entre 20 et 25% des athlètes présents pourraient être concernés. Un des principaux problèmes du ramadan, ce n’est pas tant le jeûne que l’accumulation de dette de sommeil. On travaille aussi sur les effets du sur-entraînement, qui sont encore peu connus. En France, on a eu un cas public, celui de Christophe Dominici, mais de mon point de vue, il y a de nombreux cas qui n’ont pas été diagnostiqués car c’est encore peu connu. Nous travaillons aussi sur la couverture médicale des événements sportifs. A la Coupe du monde de football de 2010, nous étions en charge de l’équipe d’Algérie. On travaille déjà à la couverture médicale idéale de 2022.
football
Ils sont nombreux. On travaille notamment sur les effets du ramadan dans le sport. Cela a surtout un intérêt pour l’Europe d’ailleurs, parce qu’ici, les compétitions sont décalées pendant le ramadan, mais en France, on ne change pas les dates de tout le championnat pour quelques joueurs. Je vous rappelle que les JO de Londres auront lieu pendant le ramadan et entre 20 et 25% des athlètes présents pourraient être concernés. Un des principaux problèmes du ramadan, ce n’est pas tant le jeûne que l’accumulation de dette de sommeil. On travaille aussi sur les effets du sur-entraînement, qui sont encore peu connus. En France, on a eu un cas public, celui de Christophe Dominici, mais de mon point de vue, il y a de nombreux cas qui n’ont pas été diagnostiqués car c’est encore peu connu. Nous travaillons aussi sur la couverture médicale des événements sportifs. A la Coupe du monde de football de 2010, nous étions en charge de l’équipe d’Algérie. On travaille déjà à la couverture médicale idéale de 2022.