Dans la famille, je demande un des fils

Dans la famille, je demande un des fils

handball L'ailier nantais Mathieu de la Bretèche fait partie d'une lignée de handballeurs
David Phelippeau

David Phelippeau

Noël 2009, dans les chaussettes de Mathieu de la Bretèche (22 ans), on retrouve plus le moral que des cadeaux… Rien ne marche pour l'ailier du « H ». Non seulement, il a manqué sa première année de Staps mais en plus son temps de jeu avec Nantes se réduit de plus en plus comme peau de chagrin. « J'ai dit à Grégory Cojean (responsable du centre de formation) : “j'arrête l'équipe 1 et le haut-niveau ! Et puis je me trouve un club de merde après…”, se souvient Mathieu. Pourtant, je me donnais à l'entraînement… » Cojean lui conseille de poursuivre sa saison au moins avec l'équipe réserve en N2. Bien lui en a pris. « J'ai repris du plaisir, avoue l'ailier droit. J'ai joué avec mes potes Roche, Giraud ou encore Rossignol… »
Mathieu se refait alors une santé. À tel point que Thierry Anti, le coach du « H », le rappelle en début de saison dernière. Le jeune de la Bretèche ne quittera plus la feuille de match de l'équipe 1 jusqu'à signer son premier contrat professionnel en mai dernier. « Mon père m'a beaucoup aidé durant cette période dure. Il me disait de ne pas prendre une décision sur un coup de tête pour la regretter après… » Il faut dire que le papa est plutôt bien placé pour conseiller le fiston. Olivier de la Bretèche a évolué au plus haut-niveau dans les années 80 à Lille et Carcassonne entre autres… « Tout petit, je le suivais dans les salles de hand… » Pas très loin, il y avait le grand frère Julien (27 ans), joueur pro à Angers-Noyant (D2) depuis dix saisons. Puis, la petite soeur Solène (20 ans, actuellement au NLA) et le petit frère Lucas (9 ans, à Guérande) – « il va gazer plus tard », dit de lui Mathieu – ont suivi. « C'est vrai que le dimanche, lors des repas de famille, on parle forcément de hand  ! » Au grand dam de l'autre grande sœur et de la maman, non touchées par le virus.
En attendant, cette saison, Mathieu concilie équipe professionnelle et études d'économie. « Je trouve ça énorme. Je suis un privilégié. Il y a peu d'étudiants qui vivent comme ça de leur passion. Quand je vois ceux qui galèrent pour manger même… » Un recul qui l'incite à profiter à fond du temps présent. « Samedi, j'ai joué pour la première fois contre Nikola Karabatic, raconte, encore tout excité, le Nantais. C'est une vraie chance. » Et la saison ne fait que commencer pour Mathieu.