Foot féminin: la Française Elise Bussaglia a musclé son jeu
En inscrivant le but égalisateur contre l'Angleterre d'une frappe du gauche sublime, Elise Bussaglia, à la fois milieu de terrain du Paris SG et professeur des écoles, a remis l'équipe de France féminine sur la voie des demi-finales du Mondial-2011.© 2011 AFP
En inscrivant le but égalisateur contre l'Angleterre d'une frappe du gauche sublime, Elise Bussaglia, à la fois milieu de terrain du Paris SG et professeur des écoles, a remis l'équipe de France féminine sur la voie des demi-finales du Mondial-2011.
88e minute à la BayArena de Düsseldorf, la France, menée 1-0 par une Angleterre archi-dominée, est sur le point de faire ses bagages avec un gros supplément de regrets quand sur un ballon mal renvoyé, Bussaglia frappe pied gauche ouvert.
La balle touche le poteau droit et entre, toutes les Bleues se jettent sur celle qui a pris le brassard de capitaine à la sortie de Sandrine Soubeyrand, Camille Abily lui hurle aux oreilles "j'te kiffe, j'te kiffe!" et tout se termine par un "cirage de pompes" offert par l'attaquante Marie-Laure Delie.
"J'essaie de la mettre sur le côté, mais bon, honnêtement, je ne vise pas le poteau non plus. Les filles me chambrent en disant que je cours avec les pieds en canard, comme Robert Pires. Voilà, ça sert à ça d'avoir les pieds ouverts", racontait Bussaglia tard samedi, après le contrôle anti-dopage.
Auparavant, la Sedanaise de 25 ans avait réussi un match de très haut niveau. Organisatrice pleine de vista, passeuse précise, combattante acharnée, elle a exposé devant plus de 25.000 spectateurs toute sa gamme de milieu de terrain ultra-complète, qui lui a valu cette année le titre de meilleure joueuse de L1.
Et pour faire bonne mesure, elle a ensuite transformé sans trembler son tir au but lors d'une séance tendue qui a finalement souri aux Bleues, qualifiées pour la première fois de leur histoire pour les demi-finales d'une grande compétition.
"On croit en nous, en nos capacités. On peut faire de belles choses avec cet état d'esprit. On veut aller chercher quelque chose", explique Bussaglia, qui avait donné un bel exemple de cet état d'esprit en initiant le premier but face au Canada (4-0) d'un tacle impressionnant, surtout venant d'une joueuse plutôt frêle (1,63 m, 53 kg).
"On parle de passe décisive, là c'était un tacle décisif. Ca me rappelle les matches contre les garçons quand j'étais petite. J'étais obligée d'y aller. Il n'y a pas que des roulettes et des passements de jambes", raconte-t-elle.
Et pour Bussaglia, il n'y a pas que le foot dans la vie. Demi-finaliste de Coupe du monde, elle est aussi professeure des écoles, même si elle va faire une pause la saison prochaine.
"La saison dernière, j'avais ma classe jusqu'à 16h30 et après il y avait encore du boulot. L'entraînement étant le plus souvent à 19h30, je faisais 8-22 heures. J'ai fait une très bonne saison mais c'était difficile et je ne crois pas que l'on puisse faire plusieurs saisons comme ça. C'est trop compliqué, physiquement et psychologiquement", estime-t-elle.
L'année prochaine, elle travaillera donc à l'INSEP (institut national du sport et de l'éducation physique) pour faire du tutorat avec de jeunes athlètes. "J'aurais des horaires un peu aménagés. En plus, l'entraînement avec le PSG devrait être ramené à 18h15. C'est une bonne nouvelle."
Mais l'après-foot est bel et bien prévu dans l'éducation nationale. "C'est ce qui m'intéresse, en maternelle ou en primaire. J'ai beaucoup travaillé pour avoir le concours et j'y tiens beaucoup. Le foot est éphémère."