Le fondeur français Vincent Vittoz tire sa révérence
•Au sortir d'un hiver difficile, entre blessure, maladie et Mondiaux-2011 décevants, Vincent Vittoz a décidé à 35 ans de raccrocher ses skis de fond après avoir propulsé la discipline avec sa bande de copains à un niveau inédit en France.© 2011 AFP
Au sortir d'un hiver difficile, entre blessure, maladie et Mondiaux-2011 décevants, Vincent Vittoz a décidé à 35 ans de raccrocher ses skis de fond après avoir propulsé la discipline avec sa bande de copains à un niveau inédit en France.
Après les jeux Olympiques 2010 où il avait entraperçu cette médaille olympique qui manque à son palmarès (4e du relais, 6e sur 15 km), "Toz" avait pris le temps de la réflexion, avant de repartir pour une nouvelle olympiade.
Mais une blessure aux adducteurs lors de la première épreuve de Coupe du monde fin novembre a remis tout en cause.
Privé d'entraînement et de compétition pendant un mois, le natif de La Clusaz (Haute-Savoie) a toujours couru après la forme, au point de s'essouffler et d'entamer sa motivation.
"Sur la Coupe du monde d'Otepaeae (en Estonie, NDLR) en janvier, pour la première fois, je me suis senti en décalage, je n'étais pas à ma place. En course, je sentais que je n'avais plus cette agressivité", a-t-il reconnu.
Les Mondiaux dans le temple du ski nordique à Holmenkollen n'ont pas vraiment arrangé les choses avec une 11e place en relais, une 22e place sur 50 km et une 34 km en poursuite, "sa" discipline.
"Je préfère partir avant que je ne me sente plus vraiment à ma place face à cette nouvelle génération qui a des qualités d'explosivité que je n'ai pas", a souligné celui qui a débuté en Coupe du monde en 1996, presque sur la pointe des pieds.
Avant Vittoz, le ski de fond français se nourrissait des rares exploits de Jean-Paul Pierrat, 3e du 50 km des Mondiaux-1978, et d'Hervé Balland, médaillé d'argent sur la distance-reine en 1993.
Après Vittoz entraîné par l'Italien Roberto Gal qui tire lui-aussi sa révérence, l'équipe de France emmenée par Maurice Manificat et Jean-Marc Gaillard cet hiver, joue maintenant des coudes avec la Norvège et la Suède en Coupe du monde.
Celui que ses coéquipiers surnomment affectueusement le "patron" tant il est organisé, a décomplexé le ski de fond tricolore avec une série de "premières".
Un premier podium en Coupe du monde en 2000, une première victoire sur le circuit mondial en 2004, un premier sacre planétaire en 2005 quelques semaines après une vrai-fausse affaire de dopage dont il a été blanchi, pour un palmarès sans équivalent avec sept victoires en Coupe du monde (huit en incluant un succès "fondateur" en relais à la Clusaz en 2004), 23 podiums et 38 titres de champion de France.
Après sa dernière épreuve de Coupe du monde dimanche à Falun (Suède) et les Championnats de France début avril, Vittoz se consacrera pleinement à sa famille et ses deux petites filles dans la ferme du Vercors qu'il a retapée lui-même.
Il n'entend toutefois pas couper avec le ski de fond: "C'est encore trop tôt pour parler de l'après", a-t-il demandé pour savourer les derniers moment d'"une belle aventure humaine", son véritable moteur pendant 16 ans.