Dans les coulisses du triomphe de Sébastien Loeb
RALLYE•Le pilote Citroën décroche un septième titre mondial chez lui en Alsace...A Haguenau, Floréal Hernandez
De notre journaliste à Haguenau
Loeb story en Alsace. Le pilote Citroën a décroché son septième titre (comme un certain Schumacher) de champion du monde chez lui. Point d’orgue de ce couronnement, la dernière spéciale courue à Haguenau sa ville natale. Dès l’aube, des milliers de personnes se sont pressées dans cette sous-préfecture de 30.000 habitants. Et toutes n’en avaient que pour le sextuple champion du monde, bientôt septuple. A 6 h, les meilleures places le long des barrières de sécurité sont déjà prises d’assaut. Les plus téméraires sont montés dans les arbres, accrochés aux grilles des fenêtres. D'autres sont debout sur leur vélo pour apercevoir leur idole débouléerdans les rues qu’il fréquentait enfant, adolescent ou jeune homme. . «Je suis arrivé par le train à 7 h 44, j’ai vite compris qu’il était trop tard», avoue Christian, la cinquantaine. Le Colmarien ajoute: Ce n’est pas grave. Je ne suis pas venu pour la visibilité mais pour l’ambiance.»
A 8 h 29, Haguenau s’éveille avec le passage de Sébastien Loeb. Il signe le quatrième chrono et file vers le camp militaire de Bitche pour la 18e spéciale. La fièvre qui a animé la ville pendant quelques minutes retombe. Le public délaisse sa place pour aller prendre son petit-déjeuner ou rejoindre l’Espace Sébastien Loeb. Dans la halle aux grains de la ville, le fan club du pilote expose la Peugeot 106 avec laquelle il roulait en 1997. D’anciennes combinaisons, de vieux casques, les premières coupes de l’Alsacien sont observés comme des reliques. Les timbres à l’effigie du pilote sont en rupture de stock.
Un grondement couvre le bruit de la C4
A partir de 11 h, la place de l’Hôtel de ville, point stop de la dernière spéciale, se remplit doucement. A 13 h 33, une banderole célébrant le septième titre de Sébastien Loeb et son copilote Daniel Elena, descend de la façade de la mairie. La dernière spéciale n’a pas encore débuté, la fête a déjà commencé. Les hommes politiques de la région se pressent sur le perron, les photographes sont parqués et les premières autos arrivent. Sixième au général, Sébastien Ogier est le premier à être chaleureusement accueilli par le public. Un grondement de satisfaction accueille l’arrivée de la voiture de Sébastien Loeb. Tellement fort qu’il couvre presque le bruit du moteur de sa C4. Un fan sable une bouteille de crémant.
A peine arrêté, le pilote est déjà sur le toit de sa voiture. L’émotion pointe mais les larmes ne coulent pas. Il les réservera à sa femme et à ses proches qui l’accueillent en l’arrosant de champagne à quelques centaines de mètres de là. Son escorte de gendarmes repartira, elle, aussi trempée. Il tombe dans les bras de Dominique Heintz qui l’a lancé ou Pierre Lambert, son pote. «C’est mon plus beau titre. Le premier reste un souvenir inoubliable. Mais là, gagner le titre de champion du monde à Haguenau, chez moi, c’est incroyable», lâche Sébastien Loeb. Alors qu’il voudrait prendre son temps, le pilote doit respecter les timings de l’organisation et filer rapidement pour rejoindre le podium du Parlement européen. «L’aventure est partie d’une bande de potes. Elle se termine dans le fief de Séb, c’est l’apothéose», crie Dominique Heintz. Le premier soutien financier du désormais septuple champion du monde lance en regardant la foule qui court à la poursuite de la C4 n°1: «La place de la mairie, la ville de Haguenau ressemblent aux Champs-Elysées en 1998. Après un week-end très dur, on va maintenant pouvoir faire la fête.»