Feliho, rugueux et solide comme un rock

Feliho, rugueux et solide comme un rock

hand Il est le nouveau capitaine et chef de défense du « H », qui débute demain le championnat de D1
David Phelippeau

David Phelippeau

Le hasard fait parfois bien les choses. Rock Feliho, le nouveau capitaine du HBC Nantes, n'était pas prédestiné au hand. Son hobby, c'était le foot. Le Français, d'origine béninoise, est fan de l'Olympique de Marseille et de football en général. Fanatique oui, mais pas au point de « jouer l'hiver quand il fait moins 10°C dehors », s'esclaffe-t-il. Feliho se tourne alors vers le hand, qu'il avait découvert à l'école. Il débute « avec ses potes » à Châlon-sur-Saône. Très vite, ses aptitudes physiques tapent dans l'oeil de tous les recruteurs. A l'âge de 17 ans, il rejoint Sélestat (D1), alors qu'Ivry le guigne aussi. « Je savais que je jouerai plus rapidement en D1 à Sélestat », explique le néo-Nantais. Quatre années passent. Feliho concilie sport de haut-niveau et études. Mais, sa famille lui manque. « J'étais parti très tôt de la maison, j'ai voulu rentre un peu chez moi », avoue-t-il maintenant. Cela tombe bien, Villefranche-sur-Saône, ville proche de Châlon, évolue dans l'élite. Il y passera deux ans (2004-2006). « La deuxième année s'est moins bien passée que la première. Le club a eu des problèmes d'argent et a coulé. L'entraîneur a changé sa méthode, ça n'allait plus ! »Il ne lui en faut pas davantage pour quitter le hand français et rejoindre le plus grand championnat du monde : la Bundesliga. En 2006, il rallie Münster, une formation de D2. « On m'avait dit que si j'allais en D2 allemande, il fallait être très bon car tu risques vite de t'enterrer là-bas... » L'arrière gauche termine dans « le top 5 des buteurs ».

« Une capacité à fédérer », selon Anti
Balingen (D1) s'empresse alors de le faire signer trois ans. « Il n'y a pas photo, j'ai joué dans le meilleur championnat du monde. J'ai beaucoup appris là-bas... » Une connaissance du très haut-niveau qui lui vaut aujourd'hui d'être le nouveau capitaine du « H ». « Il a la capacité à fédérer, selon le coach Anti. On voit tout de suite les joueurs qui sont acceptés dans un groupe.» Avec le sourire en bandoulière, le néo-Nantais, arrivé cet été, diffuse sa bonne humeur. « Il véhicule les valeurs de l'équipe », estime Anti. Lesquelles ? « Une défense de fer, la solidarité et du beau jeu ! », selon Feliho. Humilité aussi à l'écouter. « Je suis fier, mais on doit être douze capitaines. Je ne dis pas ça pour faire beau. Je vais essayer d'être irréprochable et de rester comme je suis... » C'est-à-dire un gros bébé d'1m92 et 92 kg difficile à bouger. « Je suis rugueux, mais je dois le devenir encore plus ! » L'élite française est prévenue.