Okeksandr Dolgopolov: ne l'appelez plus Junior
TENNIS•Le tombeur de Gonzalez risque de très vite se faire un nom à Roland-Garros...A.P.
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Ce qui frappe d'abord chez le bourreau de Fernando Gonzalez, c'est son nom. Mais Okeksandr Dolgopolov Junior n'a pas qu'un patronyme imprononçable. Dans un bon jour, l'Ukrainien peut aussi s'avérer injouable. Balayé en trois sets par cette tornade venue d'Odessa, le demi-finaliste 2009, Fernando Gonzalez peut vous confirmer que son bourreau n'a rien d'un junior. D'ailleurs, l'intéressé aimerait bien qu'on arrête de lui accoler ce Jr à son nom. «C'était pour une histoire de passeport, vous savez avec l'alphabet ukrainien c'est un peu compliqué. Mais maintenant, il y a écrit Alex Dolgopolovt», corrige le héro du jour.
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Claquettes brésiliennes aux pieds et cheveux blond retenus par un serre-tête, Dolgopolov répond dans un anglais fluide (il vit une partie de l'année en Australie) aux quelques journalistes venus à sa rencontre dans la plus petite salle d'interview placée sous le Central. S'il est professionnel depuis trois ans, l'Ukrainien a grandi sur le circuit ATP. Son père a en effet été l'un des premiers entraîneurs du fantasque Andrei Medvedev. Aujourd'hui, l'ancienne et la nouvelle star entretiennent des rapports distants. «Je l'ai croisé l'an dernier, mais on ne se voit plus beaucoup. J'ai surtout voyagé avec lui pendant trois ans quand mon père était son coach. Maintenant, il fait ses trucs dans les affaires», raconte un Dolgopolov bien décidé à ce que le tennis ukrainien ne se résume plus à la finale perdue par Medvedev à Paris contre André Agassi en 1999.
«Totalement imprévisible»
A 21 ans, Dolgopolov a déjà annoncé la couleur. «Je travaille pour devenir numéro un mondial», lâche-t-il sans sourciller. Classé au 56e rang mondial avant la quinzaine parisienne, le jeune ambitieux reste encore capable du pire et du meilleur. Après avoir pris sa mesure la semaine dernière à Nice, Richard Gasquet avait qualifié son jeu «de totalement imprévisible».
L'Ukrainien le prendrait presque pour un compliment: «Je travaille pour devenir plus solide, mais je veux garder ce côté imprévisible. Trop de joueurs n'ont qu'une seule façon de jouer. C'est bien d'être différent.» Opposé au troisième tour à l'Espagnol Nicolas Almagro, Dolgopolov espère bien étonner son monde une fois de plus.