Gernot Rohr: «Le président Kita est très mal conseillé»
FOOT•Deux mois après son départ du club, l'ancien entraîneur du FC Nantes constate amèrement que la situation des Canaris ne fait qu'empirer...Propos recueilli par Julien Ropert
Gernot Rohr a été remplacé par Jean-Marc Furlan début décembre, mais le FC Nantes ne cesse de s'enfoncer dans les profondeurs du classement de la Ligue 2, avec seulement quatre points pris sur 21 possibles.
Deux mois après votre départ, le FC Nantes est dans une crise plus aiguë encore...
Quel gâchis ! Tous les jours, la situation empire et M. Kita perd un peu plus d'argent. Ça m'attriste. Quand je suis parti, il n'y avait pas le feu. Chaque équipe connaît de petites baisses de régime. Avec le recul le club aurait dû garder sa sérénité. Mais la direction sportive n'a pas voulu jouer la solidarité...
Visiblement, le problème ne vient pas de l'entraîneur...
Mais ça, je le savais ! Notre travail avait été couronné de succès dans un premier temps. On a quand même fait une belle série de onze matchs sans défaite, ce n'est pas rien. On était sur les bons rails, et on a été déstabilisés par les agissements du conseiller sportif [Gilles Favard], qui nous a faits du tort. Ça a complètement perturbé notre fonctionnement.
De quels agissements parlez-vous ?
On s'est immiscé dans le sportif, on a parlé aux joueurs... Et puis on ne peut pas descendre de Paris et diriger un club, ça ne marche pas. Les joueurs ont fait le maximum, mais il n'y avait pas un état d'esprit de solidarité dans le club. Il y avait aussi trop de joueurs sous contrat. Tout groupe peut exploser, et plus il est important, plus l'explosion est violente. Il faut écarter certaines personnes. C'est comme une pomme, quand le ver est dans le fruit, il pourrit.
Le vestiaire ne semble pas très sain...
Quand j'étais là, ce n'était pas si mal que ça. Le souci, c'est quand un joueur a critiqué dans la presse certains de ses partenaires [Darcheville avait critiqué le manque d'humilité de certains de ses coéquipiers]. On fait 0-0 contre Laval, certains n'étaient pas contents, parce qu'ils pensaient qu'il fallait se rapprocher de Caen. Tout a commencé là.
Quels étaient vos rapports avec le président Kita ?
Il n'y avait aucun problème. Nous avions des rapports directs. On échangeait tous les jours, même si nous n'étions pas toujours d'accord. Je lui expliquais mes choix. Mais il est très mal conseillé sur le plan sportif, je pense même qu'il se fait avoir, sur le plan du recrutement comme dans le choix des hommes. Il est la victime dans cette histoire.