Equipe de France: le top 5 des conflits entre Raymond Domenech et ses joueurs
FOOTBALL•Malgré la cohésion de façade, de nombreux joueurs s'en sont déjà pris à Raymond Domenech...Matthieu Payen
Longtemps, notamment en 2008 après l’Euro, Raymond Domenech a pu se prévaloir du soutien apparent de ses joueurs. Lundi, la médiatisation de la mise au point de Thierry Henry est une nouveauté. Pourtant d’autres illustres anciens avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Retour sur les multiples clashs entre Raymond la science et ses ouailles.
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Robert Pires : Il aurait dû s’imposer comme le remplaçant de Zidane. Le 13 octobre 2004, il est le Français le plus capé (79 sélections) sur la pelouse et ne se doute pas que ce France-Chypre est sa dernière apparition en bleu. Domenech ne fait pas confiance au meneur d’Arsenal et lui fait comprendre. Pire, il l’humilie en l’obligeant à porter ses protège-tibias à l’entraînement. Débute alors un débat virulent par presse interposée entre les deux hommes. Pires estime que Domenech le crispe «par ses attitudes, ses paroles, ses commentaires». Le sélectionneur calme finalement le jeu: «Tu ne peux pas, quand tu es sélectionneur, te priver d’un joueur pour de mauvaises raisons. Et moi, je ne suis pas rancunier, je n’y arrive pas.» Beau joueur ? Pires ne sera plus sélectionné en équipe de France.
Zinedine Zidane: Au bord du gouffre lors de la qualification pour la Coupe du Monde 2006, Domenech l’avait supplié de revenir. Objectif atteint: la France se qualifie in extremis. Le sélectionneur peut remercier son meneur de jeu. Il le fera à sa manière. Lors du match face à la Corée du Sud (1-1), Domenech sort le joueur en fin de match alors qu’il ne pourra pas jouer le dernier match de poule à cause de deux cartons jaunes et que le nul concédé hypothèque les chances de la France. En résumé, Domenech prend le risque de mettre un terme prématurément à la carrière du joueur si la France ne se qualifie pas. Zidane quitte la pelouse l’œil noir. Il ne pardonnera pas. Après l’Euro 2008 raté, Zizou ne tacle pas directement le sélectionneur sur la sellette mais glisse subtilement que Deschamps «serait légitime s’il prenait la succession». Comme tous les anciens de 98.
Grégory Coupet : Taulier d’une équipe de Lyon triomphante, Grégory Coupet a la cote pour garder les cages de l’équipe de France lors du Mondial 2006. Mais Raymond tergiverse. Finalement, Coupet qualifie la France et Domenech choisit… Barthez pour la Coupe du Monde. De quoi énerver le Lyonnais qui quitte avec armes et bagages le stage de l’équipe de France à Tignes. Il reviendra quelques heures après, mais n’oubliera jamais cet affront. En septembre 2008, après l’échec de l’Euro, Coupet ironise dans France Football sur les bouc émissaires trouvés par Domenech: «On a donc été bidon au Championnat d’Europe à cause du docteur et du chargé des relations avec la presse… C’est une honte.» Coupet juge aussi dictatoriale la gestion de l’équipe de France: «Les joueurs ne peuvent pas parler, ils sont ligotés. Moi, j’en parle parce que j’en suis sorti.» En effet, l’heure est à un nouveau duel entre Hugo Lloris et Steve Mandanda.
David Trézéguet: Il fut champion du monde à 21 ans, champion d’Europe et buteur en or à 23. Mais la carrière internationale de David Trézéguet ralentit en 2004. Intermittent du spectacle lors du Mondial 2006, il a surtout marqué les esprits par son tir au but manqué en finale. En 2008, il n’est même pas convoqué à l’Euro. Il annonce alors sa retraite internationale et assure que la sélection ne lui manque pas. Mais il revient vite sur ses propos, expliquant qu’il se reverrait bien en bleu si Domenech le souhaite. Mais le sélectionneur préfère se passer du joueur qui détient l’un des meilleurs rendements but par match de l’équipe nationale (34 pour 71 sélections).
Ludovic Giuly: Une phrase mal placée et puis s’en va. Dans son autobiographie «Giuly par Giuly» parue en 2007, l’ancien monégasque expliquait sa mise à l’écart du groupe France par l’envoi d’un texto en 2004 à Estelle Denis. "Il trotinello" proposait à la compagne du sélectionneur un déjeuner. Le joueur aurait alors naïvement exposé la situation à Domenech, justifiant qu’il ne savait pas qu’ils se fréquentaient. Dans l’espoir de revenir en équipe France, Giuly tenta une ultime justification: «Sans vouloir paraître goujat, Estelle Denis ne me plaisait pas. Nous n’avons jamais eu de relation, ou voulu en avoir.» Carton rouge.
Et pour vous, quel est le plus gros clash entre Domenech et l'un de ses joueurs?