Bernot: «Il faut sortir de l'anticyclone au plus vite»
VOILE•Le météorologue Jean-Yves Bernot nous explique pourquoi les navigateurs foncent vers l'Antarctique au lieu de tourner à gauche...M. Go.
Après le pot au noir peu actif cette année, les skippers du Vendée Globe abordent l’anticyclone de Sainte-Hélène. Cette grosse bulle sans vent, le pendant le l’anticyclone des Açores dans l’hémisphère sud, barre la route des skippers et est propice à beaucoup de stratégie. Jean-Yves Bernot, météorologue, analyse la situation. vendéeglobe
Comment analysez-vous la situation en tête de la flotte?
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Est-ce que ça ressemble au pot au noir?
Pas du tout. Un anticyclone n’est pas une zone avec des grains (des nuages où le vent se lève d’un coup). Au contraire, le temps y est plutôt beau mais les vents sont très faibles. La grande hantise pour les navigateurs est de tomber dans une zone sans vent et de rester bloqués. Si les autres ont une veine de vent l’addition peut vite être très lourde et se compter en dizaines de milles (il n’y a jamais eu plus de 30 milles depuis le départ entre les deux premiers). C’est encore plus stressant que le pot au noir.
Quelles sont les stratégies à suivre?
En fait l’anticyclone leur barre la route vers le Cap de Bonne Espérance. Il faut descendre vers le sud pour le contourner et surtout choisir son moment pour aller directement vers le Cap. Si on tourne trop tôt, on tombe dans les calmes. Si on attend, on fait de la route en plus. Du coup, ils vont tous cacher leur jeu. Il vaut mieux qu’ils choisissent un soir (après le dernier classement de 20 heures) pour que les autres ne soient pas au courant quand ils décident de foncer vers le Cap.