Le monde du vélo est en deuil. Marco Pantani, héros de la petite reine lors des dix dernières années, a été trouvé mort samedi soir dans un hôtel de Rimini (Italie). Agé de 34 ans, le champion italien cachait son mal-être depuis plusieurs mois dans diverses maisons de repos. Les circonstances de sa mort n’ont pas encore été élucidées. Des boîtes d’anxiolytiques ont cependant été retrouvées à côté du corps inanimé du coureur. Roi de la montagne, dans la lignée des Gaul, Bahamontes ou Van Impe, celui que l’on surnommait « le Pirate » (pour son look) ou « l’Eléphanteau » (pour ses oreilles décollées) avait connu son heure de gloire en 1998. Après s’être adjugé le Tour d’Italie, Pantani triomphe de Jan Ullrich dans un Tour de France touché de plein fouet par le dopage et « l’affaire Festina ». Le cyclisme est malade et Pantani, son plus célèbre patient. A deux jours d’un deuxième sacre consécutif dans le Giro, il est déclaré hors course pour un taux d’hématocrite anormal. Le début de la fin. S’en suivra une longue traversée du désert, avec deux victoires d’étapes lors du Tour 2000 et une 14e place au dernier Tour d’Italie. Le nom du héros déchu quitte les pages sportives pour celles des faits divers. Accusé de fraude sportive après que la police eut trouvé des produits suspects lors du Giro 2001, Pantani est acquitté en octobre dernier. Selon le quotidien transalpin, la Gazzetta Dello Sport, le coureur de Cesenatico souffrait d’une dépression nerveuse. Il devait intégrer une clinique de désintoxication dans quelques semaines. Il n’en aura pas eu le temps, s’éteignant samedi, vers 17 heures. En attendant les résultats de l’autopsie, aujourd’hui, l’Italie pleure son idole. Sébastien Bordas