JO 2018: Les Nord-Coréennes sont arrivées au Sud pour former la super team de hockey
JEUX OLYMPIQUES•Douze joueuses nord-coréennes de hockey sur glace sont arrivées en Corée du Sud jeudi pour former une équipe unifiée...20 Minutes avec AFP
Douze joueuses nord-coréennes de hockey sur glace sont arrivées en Corée du Sud jeudi pour former une équipe unifiée aux prochains jeux Olympiques d'hiver, la première du genre en près de trois décennies.
Les JO de Pyeongchang qui s'ouvrent le 9 février ont permis un rapprochement entre les deux frères ennemis après deux années de crispation due à l'accélération des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang. Mais les efforts de paix du président sud-coréen de centre-gauche Moon Jae-In sont loin de faire l'unanimité au Sud, certains l'accusant de sacrifier sur l'autel de la politique les chances d'athlètes sud-coréens.
Les joueuses vêtues de survêtements siglés «DPR Korea», nom officiel de la Corée du Nord, ont franchi la frontière par la route non loin de Kaesong, la zone industrielle opérée conjointement par les deux Corées jusqu'en 2016.
Leurs nouvelles coéquipières leur ont offert des bouquets de fleurs à leur arrivée à l'installation de hockey sur glace de Jincheon, pour y commencer l'entraînement. «Je suis heureux que le Nord et le Sud se soient unis pour la compétition», a dit l'entraîneur nord-coréen Pak Chol Ho, cité par la presse.
Des voix inquiètes au Sud
Depuis la division de la péninsule, les deux Corées ont concouru ensemble en 1991 seulement, les joueuses de tennis de table raflant l'or aux championnats du monde au Japon, leurs footballeurs parvenant en quarts de finale de la coupe du monde des moins de 20 ans au Portugal.
Les 12 Nord-Coréennes se joindront aux 23 Sud-Coréennes initialement choisies, aux termes du récent accord trouvé par les Corées et le Comité international olympique.
Des voix se sont élevées au Sud pour s'inquiéter que cette addition soudaine d'un nombre imposant de sportives à quelques jours de la compétition -- pour laquelle le Sud s'est qualifié en tant qu'hôte plutôt qu'au mérite -- ne perturbe l'alchimie de l'équipe.
De hauts responsables sud-coréens ont encore soufflé sur les braises quand ils ont expliqué que de toute façon, l'équipe féminine n'avait guère de chances de médaille.
La controverse a valu à M. Moon un plongeon de sa cote de popularité, à 60%, soit le niveau le moins enviable depuis sa prise de fonctions en mai 2017. Les enquêteurs du sondeur RealMeter imputent ce recul à l'équipe unifiée ainsi qu'au sentiment que le gouvernement a fait trop de concessions pour arracher la participation du Nord.
Les hockeyeuses disputeront un match de préparation contre la Suède le 4 février à Incheon.
Pyongyang, qui avait boycotté les jeux de Séoul en 1988, envoie dix autres athlètes à Pyeongchang, en ski de fond (trois), ski alpin (trois), patinage de vitesse (deux) et patinage artistique (un couple).
Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik sont les seuls Nord-Coréens qualifiés mais ils avaient raté la date-limite d'inscription.