FOOTBALLLe retour de Payet à l'OM, est-ce que c'était pas une fausse bonne idée?

OM: Posons le débat calmement… Faire revenir Dimitri Payet, c'était pas une fausse bonne idée?

FOOTBALLGros débat sur une grosse déception (pour l'instant)...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • L'OM a énormément misé sur Dimitri Payet, dans le dur depuis quelques temps.
  • Longtemps blessé, Dimitri Payet «revient bien» selon son entraîneur et certains de ses proches, avant un match décisif ce jeudi (21 h), face à Salzbourg en Ligue Europa.

Des mots d’amour hurlés au virage nord, un soir de juin 2016. « C’est chez moi, ici », rugissait Dimitri Payet, alors expatrié à West Ham. Nouvelle déclaration d’amour, 18 mois plus tard, du désormais Olympien. C’était sur le site de l'UEFA, en début de semaine : « Peut-être que je suis fou mais j’aime ça, j’aime quand c’est le bordel, j’aime quand il y a le feu à la maison, quand on vous lâche pas, quand on vous critique. »

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Ça tombe bien, Dimitri. Les supporters de l’OM, même les plus amourachés, commencent à s’impatienter. Si ça tourne mal face à Salzbourg, ce jeudi (21 h), les premiers sifflets pourraient même le viser. Alors, accusé Payet, levez-vous (et courez un peu sur le terrain pour défendre, SVP).

Réquisitoire par les chiffres

Le foot, aujourd’hui, ce sont des chiffres, beaucoup de chiffres. Trente millions d’euros de transfert, direct de la poche de McCourt à celle des proprios de West Ham, déjà. Mais « l’investissement Payet » ne s’arrête pas à ça. Avec son contrat de quatre ans et demi (à 30 balais) et avec un salaire record, autour des 500.000 euros bruts par mois (plus ou moins, selon les sources)… Payet va donc coûter a minima 27 millions d’euros en salaire, soit près de 60 au total pour l'OM. Bien plus en ajoutant les charges, les rémunérations d'agents, les primes en tout genre. Vous nous voyez venir.

Comparons ça avec les stats du Réunionnais sur le terrain : cinq buts et huit passes décisives en 28 matchs, depuis son retour. Evidemment, elles cachent parfois de très belles performances, comme son match face à Saint-Etienne, en fin de saison dernière. Elles dissimulent aussi des bouillies pas possibles, comme contre Montpellier, dimanche. Après une sortie intéressante face à Metz, c'est ce dernier non-match du Réunionnais qui nous a convaincus de nous atteler à ce dossier, d'ailleurs...

Gros paris, gros risques

« J’étais dubitatif quand il a signé, et effectivement, pour l’instant, ce que je vois confirme mes réserves », souffle à 20 Minutes l’ancien président de l’OM Christophe Bouchet. Désormais maire UDI de Tours, il nous fait une réponse de centriste :

« Je ne dirais pas que c’était une erreur. Mais c’est un triple défi. Faire revenir un ancien. Dans un univers pas simple. Et en misant tout sur une seule recrue, puisque c’est LA grosse valeur du premier mercato. Dans le foot, quand on n’est pas dans le wagon de tête, faut prendre des risques. Les dirigeants en ont pris un énorme avec Payet. Après, il ne faut pas faire des jugements définitifs au bout de quelques mois. »

Pas de jugements définitifs... Mais un slogan entêtant, qu'on entend de plus en plus à Marseille : « cinq buts pour 30 millions, ça fait cher le but ! ». Pas tant que ça, rétorque d’ailleurs l’économiste du sport Vincent Chaudel, du cabinet Wavestone.

« Si erreur il y a, c’est sur la marge de manœuvre. Payet, c’était un coup à faire au mercato d’hiver, il n’y en avait pas beaucoup… Mais c’est un coup qui vous handicape pour en faire d’autres, ça réduit l’enveloppe disponible ! La nouvelle dirigeante avait l’obligation d’envoyer un message au mercato. Evra et Sanson ça ne pouvait être suffisant. Il fallait retrouver un créateur, un offensif, un international… Et sur ces joueurs-là, on est vite sur 20 ou 30 millions, surtout en Premier League. »

Ce qui inquiète le plus l'économiste, c’est la « rentabilité » impossible d’un tel transfert, forcément à fonds perdus : « Paradoxalement, c’est plus simple de rentabiliser un Neymar à 220 millions qu’un Payet… Les revenus de billetterie et de marketing associés sont incomparables », conclut Chaudel.

«Pour ceux qui me comparent à Neymar, la sortie, c'est par là...»
«Pour ceux qui me comparent à Neymar, la sortie, c'est par là...» - C. Paris / AP / SIPA

La parole est à la défense

Oublions le froid parfum de l'économie pour en revenir à la douce odeur du terrain et à celle, plus âcre, des vestiaires. On se tourne vers ceux qui côtoient Dimitri Payet… Ou ceux qui l’ont côtoyé, comme René Degenne, ex-dirigeant nantais qui a fait (re) venir Payet dans l’Hexagone et qui est resté proche de la famille. On l’a dérangé en plein apéro au café du coin avec notre maudite question : connerie ou pas ?

« Non, non, non, ce n’était pas une erreur ! Même s’il a en ce moment un gros coup de pompe, il peut revenir. Son problème, c’est qu’il a tendance a être nonchalant, je le sens parfois moins motivé… Ou plutôt moins enthousiaste ! Après, il a été blessé et c’est toujours compliqué de se remettre en marche. »

On pensait que ce thème de la blessure viendrait plus tôt dans les arguments de la défense. Et ç’en est un très bon, d’argument : Payet n’est pas épargné, en ce moment. « Il a été blessé au moins deux mois et demi sur cinq cette saison, note, avec un chouïa d’exagération, Rudi Garcia. Il faut qu’il revienne à son meilleur niveau, il faut qu’il travaille encore sur le plan athlétique pour retrouver sa capacité d’élimination, mais il est sur la voie normale. » Il n’est d’ailleurs pas sûr de le titulariser, ce jeudi soir, face à Salzbourg : « En tout cas, s’il débute, faudra le sortir. »

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Rudi Garcia, qui a confié le brassard au Réunionnais, dit aussi n’avoir « aucun doute » sur son meneur de jeu. Nicolas Savinaud non plus. Enfin, un peu quand même. Comme l’ancien coéquipier de Payet résume un peu toutes nos interrogations, on le laisse conclure : « Il est assez irrégulier, il a toujours connu des périodes difficiles, dans tous ses clubs. Je ne suis pas inquiet pour lui. Même si c’est sûr qu’il est plus épié, parce qu’il a coûté 30 millions, parce qu’il est capitaine… Il a les mêmes passes à faire mais le regard à changer. Ce n’est jamais facile de revenir, les gens attendent énormément… L’avenir nous dira c’était une erreur ou pas. »

Comme il a encore trois ans et demi de contrat à tirer, on a quand même essayé d’anticiper… Mais on annule tout si Payet colle un triplé en finale de Ligue Europa, OK ?