INTERVIEW«A Santos, les filles grimpaient aux arbres pour voir Neymar s'entraîner»

Dhonatan, ex-coéquipier de Neymar: «A Santos, les filles grimpaient aux arbres pour le voir s'entraîner»

INTERVIEWDhonatan Santos da Hora a bien connu Neymar à l’époque où celui-ci brillait chez les jeunes de Santos…
Neymar, époque Santos
Neymar, époque Santos - Andre Penner/AP/SIPA
William Pereira

Propos recueillis par William Pereira

L'essentiel

  • Dhonatan Santos da Hora a été formé à Santos avec Neymar
  • Il a joué avec lui dans la catégorie U17 du club brésilien
  • Passé à côté de la grande carrière qui lui était promise, il raconte, depuis Malte où il évolue, le peu de temps qu'il a partagé avec la star du PSG.

Il devait devenir un crack, une légende à Santos. Il était censé être le Coutinho (ancien partenaire de Pelé au Peixe et en Seleção) de Neymar et briller à ses côtés. Le Coutinho en question avait d’ailleurs dit, à son sujet « s’il ne devient pas un grand joueur, j’arrête de m’intéresser au foot ».

Pas de bol, car Dhonatan Santos da Hora est devenu un footballeur parfaitement anonyme. Passé par d’obscurs clubs roumains, le voilà désormais à Malte où il profite du bon temps dans l’espoir de se faire repérer par un club européen de haut standing. Mais sa carrière brisée ne l’empêche pas de regarder dans le rétroviseur sans amertume et de raconter « son » Neymar, celui des U17 de Santos.

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Le défunt président de Santos, Luis Alvaro de Oliveira Ribeiro, disait que toutes les filles du Brésil veulent faire l’amour avec Neymar. C’est vrai, ça ?

Je ne sais pas si toutes les femmes au Brésil veulent faire l’amour avec Neymar, mais si je devais donner un chiffre au hasard je dirais que 8,9/10 d’entre elles le voudraient (il se marre). Déjà quand il était tout juste pro, les filles grimpaient aux arbres et regardaient l’entrainement à travers les trous d’un vieux mur pour le voir. Elles criaient « Neymar donne moi ton maillot », ce genre de trucs. Parfois elles, mais pas seulement elles, il y avait des garçons aussi hein, s’entassaient tellement devant la porte du centre d’entraînement que les vigiles devaient faire un contrepoids pour empêcher la porte de céder. C’était une vieille porte donc elle était plutôt fragile.

Neymar et vous avez été formés ensemble à Santos, vous étiez aussi vus comme un futur crack brésilien chez les jeunes. Comment vous expliquez votre trajectoire ?

La différence entre Neymar et moi, en dehors du fait qu’il ait bien plus de talent, c’est qu’il a toujours été bien entouré. Moi, je n’ai jamais eu d’agent vraiment connu, et certains d’entre eux n’ont pas été honnêtes avec moi, ils ont ruiné ma carrière en m’envoyant trop tôt à l’Internacional de Porto Alegre pour gagner de l’argent. J’ai essayé un an plus tard de revenir à Santos mais ça ne s’est pas fait. De l’autre côté tu as Neymar Senior qui a tout géré pour son fils et fait en sorte qu’il soit rapidement en relation avec Wagner Ribeiro, un des plus grands agents du pays. Le père de Neymar Sr a réussi à installer sa famille dans un quartier proche du centre d’entraînement pour que son fils puisse s’y rendre facilement, il assistait à tous les matchs, il l’accompagnait le plus possible, il disait à Neymar ce qu’il faisait de bien ou non sur le terrain. C’était admirable. Et à la fin ça fait la différence. L’entourage, c’est très important.

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A quoi ressemblait la vie de Neymar à Santos ?

Comme tous les jeunes de Santos, Neymar passait pas mal de temps à jouer au foot-volley à la plage avec Ganso, ils étaient très amis ces deux-là. La mer n’est pas vraiment du côté du centre-ville à Santos mais on y arrive en 20-25 minutes de marche depuis le centre. C’est pour ça qu’il y allait souvent. Pour le reste il aimait bien faire un tour au centre commercial, mais ne passait pas non plus sa vie dehors.

A Barcelone et maintenant en France, on l’a beaucoup vu entouré de ses amis, les « toiss ». Il avait déjà sa bande de potes à l’époque ?

Ce n’était pas les mêmes qu’aujourd’hui à l’exception de Jota Amâncio qui a été adopté par la famille Neymar mais oui, il avait déjà beaucoup d’amis quand il était petit, il a toujours adoré être entouré. Moi par exemple, même si je ne faisais pas parti de son petit cercle, j’étais quand même souvent invité chez lui pour m’amuser. Il a toujours été très humble et gentil avec moi. Après, une chose que je n’ai pas faite avec lui et qu’il faisait beaucoup avec ses amis, c’était d’aller chez le coiffeur et de tester des coiffures extravagantes. Quand il a commencé à vouloir se teindre en blond, je me suis dit “ah non, moi je ne vais pas chez le coiffeur avec vous” (il rit) ! Il aimait bien faire n’importe quoi avec ses cheveux. Un coup c’était la teinture, un coup Jota l’aidait à lisser ses cheveux (il sourit)…

« « Il a toujours été très sociable, très sympa. Il mérite tout ce qui lui arrive et même plus encore. » »

Beaucoup disent que le père de Neymar fait en sorte de reproduire le microcosme de Neymar à Santos partout où il va afin qu’il se sente heureux. On l’a par exemple déjà vu aller à Saint-Tropez…

(Il coupe) Vous savez… La vie d’un footballeur ce n’est pas que le football. Si un joueur professionnel vous dit qu’il regarde des matchs de foot H24 en rentrant chez lui en dehors de son travail, il vous ment ! Il a besoin de décompresser. Le père de Neymar l’a très vite compris et il le déconnectait un peu du foot après les entraînements et les matchs déjà chez les jeunes à Santos. Il acceptait toujours qu’il y ait des amis à la maison, il voulait qu’il ait du temps libre, qu’il s’amuse. Aujourd’hui ça ne m’étonne pas qu’il essaye de faire la même chose, que ses amis l’accompagnent à Barcelone, à Paris… Il sait que Neymar a besoin de se détendre pour être à 100 %. Parce qu’il n’y a pas que la fatigue physique, il y a aussi le mental. Si le footballeur ne vit que du foot, il finit par faire une overdose.

Vous êtes resté en contact avec Neymar ?

Très peu. Quand je suis parti de Santos, j’avais pris soin de garder son contact Facebook, mais entre-temps il a dû changer deux ou trois fois de compte, il se faisait harceler de messages dans tous les sens. Ça ne doit pas être facile d’être Neymar en un sens parce que tu perds ta liberté, ton anonymat. Mais c’est vraiment un gars cool. Je me souviens l’avoir croisé pour la dernière fois avant son départ pour disputer la finale de la Coupe du monde des clubs, quand ils ont pris une raclée contre le Barça. Il avait pris le temps de me saluer, de discuter avec moi. Il a toujours été très sociable, très sympa. Il mérite tout ce qui lui arrive et même plus encore.