FOOTBALLLes fans du PSG au bout du rouleau à cause du feuilleton Neymar

Neymar: Monomanie, crise de nerfs et insomnie, c’est officiel, les supporters du PSG sont au bout du rouleau

FOOTBALLIl est vraiment temps que ça se termine pour les supporters du PSG...
Pas de supporters parisiens à Nice dimanche pour le choc entre le Gym et le PSG.
Pas de supporters parisiens à Nice dimanche pour le choc entre le Gym et le PSG. - CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

Le réveil sonne – Neymar – je mets mes chaussons, je me lève – Neymar – je bois mon café – Neymar – je prends ma douche et je m’habille – Neymar –… En ce moment, je vois des Neymar partout. Et c’est comme ça toute la journée, jusqu’à ce que, épuisé de compter les Neymar dans mon lit, mes yeux se ferment et que mon cerveau déconnecte enfin…

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Supporter du PSG depuis tout gosse, je dois dire que les derniers jours qui viennent de s’écouler ont été mentalement très durs à vivre avec cette affaire de Neymar au PSG. Un coup c’est oui, un coup c’est non, puis re-oui, puis « Se queda », puis finalement se queda pas… Aidez-moi, aidez-moi !

Alors, pour passer le temps et ne pas sombrer dans la folie furieuse, j’ai voulu aller tâter le terrain auprès de mes semblables pour voir si, comme moi, eux aussi venaient de perdre l’équivalent de treize ans d’espérance de vie en une semaine.

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« J’en ai marre »

« J’aime bien cette expression anglaise, close to nervous breakdown ». Voilà comment Philippe, 54 ans, chef d’entreprise et supporter du PSG, se définit à l’heure actuelle. « Je ne peux pas m’empêcher d’y penser, poursuit-il, conscient que sa raison s’est faite la malle. C’est honteux parce que je suis chef d’entreprise et qu’en ce moment j’ai vraiment d’autres chats à fouetter, mais je ne pense qu’à ça, c’est monomaniaque, je veux une réponse. J’en ai marre. »

Outre le jeu de mots, qu’il ne remarque même pas au moment de le balancer (comme quoi, quand on a une idée fixe…), Philippe est à bout. Pour patienter, lui et sa femme se sont fait un petit délire: taguer la platre de leur chatte, Zoé, tombée quelques jours plus tôt du septième étage, d'un magnifique #Neymar. On le voit, il est (vraiment) temps que ce feuilleton prenne fin avant qu'un agriculteur de la région parisienne ne peigne ses vaches au couleur du maillot du Brésil.

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« Je ne sais plus ou j’en suis. J’ai envie d’y croire, je suis optimiste, et puis finalement je me dis qu’il va y avoir une merde. Ce qui est sûr c’est qu’on veut une réponse. » »

Assis sur le divan imaginaire de 20 Minutes, un nouveau patient se confie. « C’est bien simple, toute ma concentration et mes pensées tournent autour de ce transfert, avoue Vincent, 22 ans, lui aussi inconditionnel du PSG. J’en parle tous les jours avec mes amis. Pour vous dire, il arrive à ma copine de m’interdire l’accès à l’iphone car je suis très, très connecté depuis une semaine. » Pas de doute, notre ami souffre lui aussi d’une Neymarite aiguë. Un syndrome qui touche de plus en plus de Parisiens depuis que la rumeur s’est muée en véritable info.

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Le jour, la nuit, et entre les deux aussi

One Mike, cet autre supporter du PSG, bien connu des tweetos, résiste plus ou moins à la tentation de basculer du côté obscur de la force. Son secret ? Les vacances. « J’avoue que c’est une histoire de dingue et que là, je suis au max, mais heureusement pour moi je suis en vacances et j’ai des activités qui m’évitent de sombrer dans la folie (rires). Je serais au bureau, je serais en mode F5 toutes les deux minutes… »

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Mais tout le monde n’a pas cette chance. C’est notamment le cas de Guillaume, responsable du compte Twitter @AllezParis, et qui est en permanence sur la brèche pour distiller les infos PSG aux Parisiens en manque de leur shoot quotidien. « C’est de la folie ces derniers jours. Limite on se réveille en pleine nuit et on hurle "NEYMAR !" On appelle nos copines par ce prénom (rires). »

« Je suis tellement au taquet que parfois je me réveille vers 4 heures du matin et je regarde mon téléphone pour voir si quelque chose est tombé », nous dit @Mercatinho un autre tweetos au taquet sur le PSG.

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On le voit, la santé mentale des fans de foot et du PSG n’est pas au beau fixe. Mais dans cette affaire d’Etat, on a trop tendance à oublier les dommages collatéraux. Car pour un supporter stressé, c’est toute une famille qui est en danger. Un peu comme avec le tabagisme passif, en fait. Voici quelques exemples.

  • La vie de famille

Vincent (33 ans) : « Là je m’occupe de mes deux neveux que j’adore et, en principe, je suis un tonton gâteau qui leur passe tout. Mais j’admets qu’en ce moment je suis irritable et dès qu’il y a du bruit je ne supporte pas. Du coup, j’ai tendance à passer plus de temps tout seul pour consulter mon téléphone tranquille. »

  • La vie de famille, bis

Fabrice (34 ans): « Ma femme et moi venons d’avoir un bébé qui a 1 mois (en plus d’en avoir une qui a 2 ans) mais je passe plus de temps sur Twitter et sur les sites internet pour suivre l’actualité du transfert qu’à l’aider a s’occuper de mes filles. C’est pas joli joli mais c’est une drogue ce transfert. »

  • Les études

Antoine (24 ans) : « Ma vie tourne PSG-Neymar depuis sept jours, en prime les matchs sont à 2 heures du matin donc j’ai l’air d’un cinglé pour ma famille. Je suis en pleine recherche de stage, heureusement que j’ai commencé à chercher avant et que j’ai eu des entretiens parce que là j’ai tout stoppé je pense qu’à une seule chose "le montage financier ils vont réussir à le faire ou pas ?" »

  • L’inconscient

Julien (27 ans) : « Je suis tellement à fond dedans que j’en ai rêvé ce week-end… Les détails sont flous comme tous les rêves. Je me rappelle qu'il débarque par avion, qu’on scrute tous les aéroports de Paris en stress par peur qu’il décide de faire demi-tour finalement. Puis on le voit sortir, il traverse Paris, on le suit tous jusqu’à la Tour Eiffel où il est présenté. C'est là que je me suis réveillé, j’étais déçu (rires). »

« Se Queda »

Le dernier épisode de ce feuilleton qui, avouons-le, ferait presque passer Dallas pour un soap opera à deux balles, c’est Gerard Piqué qui nous l’a offert sur un plateau. Mais avant d’y venir, résumons les états psychologiques dans lequel les Parisiens se sont retrouvés en l’espace d’une petite semaine.

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Mercredi, le déni. La rumeur de Neymar à Paris refait surface mais, après s’être fait prendre pour des cons par le clan Neymar un an auparavant, les supporters n’y prêtent pas attention.

Jeudi, le doute. La rumeur enfle et, au Brésil, les premières infos commencent à faire état d’une réelle négociation entre le PSG et l’entourage du Brésilien.

Vendredi, l’emballement. Les médias brésiliens et espagnols semblent unanimes, oui, Neymar devrait effectivement rejoindre le PSG. On évoque même le chiffre de « 95 % » de chance de voir Ney-Ney.

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Samedi, la douche froide. Patatras, les médias rétropédalent et affirment ce coup-ci que Neymar devrait rester au Barça à « 80 % ». En cause, le duo Messi-Suarez, qui aurait réussi à convaincre le Brésilien de rester en Catalogne avec eux.

Dimanche, l’espoir renaît. Après la réunion Neymar-Messi-Suarez, le père du Brésilien reprend la main. Malgré les efforts de la MS pour convaincre le N de rester, le père dit non. « Tu pars, n’écoute personne », lui aurait-il dit. Ça re-rit à Paris.

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C’est à ce moment-là, dimanche soir, que Gerard Piqué est intervenu et a posté sur son compte Instagram une photo de lui et de Neymar, tout sourire, accompagné d’un message clair : « Se queda » (« Il reste »). Dans la seconde qui a suivi, le cerveau des supporters a vrillé. Faut dire qu’après cinq jours d’ascenseur émotionnel intense, il n’en fallait pas plus pour les anéantir.

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Mais la dépression fut de courte durée puisque ni Neymar ni le Barça n’ont officialisé cette annonce. Et depuis ? Ben depuis les espoirs sont à nouveau permis.

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Si on ne sait pas encore de quoi l’avenir de Neymar sera fait, on peut en revanche affirmer ceci : il va falloir que ce feuilleton se termine rapidement, au risque de voir déambuler dans les rues de Paris une armée de zombies au bout de leur vie. Alors, Monsieur Neymar, décidez-vous vite car les Parisiens veulent savoir.