TENNISLes destins croisés de Wawrinka et Nadal après la finale de Melbourne 2014

Roland-Garros: Ascension et grosse crise.. Les destins croisés de Wawrinka et Nadal après la finale de Melbourne 2014

TENNISWawrinka avait alors battu Nadal en finale de l'Open d'Australie. Le début d'une belle ascension le Suisse, et d'une grave crise pour l'Espagnol...
William Pereira

William Pereira

De notre envoyé à Roland-Garros,

Pourquoi chercher à faire compliqué quand on peut faire simple. Un coup-droit en force plutôt qu’une amortie, un smash de bison plutôt qu’un contrepied raté… Il est des évidences que l’on ne peut éviter. Avant la finale Stan Wawrinka contre Rafael Nadal, l’évidence est d’évoquer le seul et dernier affrontement entre les deux hommes en finale de grand chelem. C’était en 2014, à Melbourne.

Pourquoi évident ? Car à bien y regarder, cette finale a fait figure de tournant dans la carrière des deux bêtes. Elle a permis au Suisse d’accéder à la caste des vainqueurs de tournois majeurs et d’entamer un changement de dimension, tandis qu’elle plongeait Rafa dans un pénible déclin stoppé net depuis le début de la saison 2017. Petit rappel du parcours des deux hommes post Open d’Australie 2014.

Stanislas Wawrinka : Deux tournois du grand chelem (Roland-Garros 2015 et US Open 2016), un Masters 1000 (Monte-Carlo 2014), une finale de Masters 1000 (Indian Wells 2017) et la troisième place mondiale en 2014. C'est devenu monsieur un grand chelem par an. Attention Rafa.

Rafael Nadal : Un tournoi du grand chelem (Roland-Garros 2014), deux Masters 1000 entre 2014 et 2017 (Madrid 2014 et Monte-Carlo 2016), soit autant que depuis sa « renaissance » en 2017, et une descente à la 9e place mondiale fin 2016. Bilan dérisoire par rapport aux années précédentes.

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Wawrinka a cassé son plafond de verre

Difficile de passer à côté du sujet tant cette finale aura marqué un avant et un après pour les deux hommes donc, même si ces derniers tentent de minimiser l’impact de ce choc titanesque sur la suite de leurs aventures. Quand on demande à Stan Wawrinka si le match de Melbourne en 2014 a changé la donne pour lui, il répond sèchement : « ça m’a simplement apporté mon premier titre en grand chelem »… Un peu plus et il nous disait que son premier trophée majeur lui sert aujourd'hui de bol pour ses Chocapic au petit déjeuner.

Avait-on envie de croire à cette réplique estampillée langue de bois du Vaudois ? Non, clairement pas. Pas plus qu’un confrère bien rusé qui a décidé d’aborder la question sous une autre perspective. « As-tu l’impression d’être devenu mentalement un autre joueur depuis quelques années ? », tente-t-il. Bingo, Stan mord à l’hameçon.

« « Oui, clairement. C’est pourquoi j’ai réussi à décrocher des titres du grand chelem, d’autres titres et sortir des gros matchs dans des grands moments. C’est clair, mentalement, quand j’arrive dans cet environnement, dans cette confiance, dans ces gros matchs, je sais que je ne veux pas lâcher. Je sais que quand mentalement je suis présent, ça sera dur à battre. » »

En battant Nadal en finale à Melbourne, Stan The Man a cessé d’être « l’autre Suisse », il est sorti de l’ombre de Roger Federer. C’est devenu un top-player à part entière aux yeux des autres et de lui-même. Le déclic a engendré un cycle vertueux pour le seul homme actif à détenir un ratio de 100% de victoires en finale de grand chelem. Slam The Man, donc.

Rafa Nadal, quand la blessure débouche sur une crise de confiance

« Je n’ai jamais pensé à la revanche dans ce sport. Cela ne fait pas partie de mon vocabulaire », expliquait l’Espagnol en conférence d’après victoire contre Dominic Thiem. Quelque part, Nadal a raison de ne pas en vouloir à Wawrinka. Car ce n’est pas tant sa défaite australienne que le début d’un nouvel épisode des caprices de son physique récalcitrant qui ont fini par l’éloigner progressivement des sommets du tennis masculin. Le dos pendant la finale en Australie, puis le poignet à partir l’été 2014. La blessure à la main revient avec une régularité métronomique. Il joue, s’arrête, rejoue, s’arrête et traverse 2015 et 2016 comme un fantôme.

Physique ou mentale, cette crise de deux ans ? Sans doute un peu des deux. L’ancien numéro un mondial expliquait en début de tournoi que dans son cas, les deux étaient intimement liés.

« « Le côté mental est important mais il faut également être en bonne santé. Physiquement, il ne faut pas être blessé, c’est plus facile de bien bouger sur le court, avoir le jeu de jambes adéquat et avoir le contrôle sur les mouvements. Par la suite, le mental suit. Ce n’est pas que le mental. C’est le physique et le mental. » »

En s’arrêtant tous les deux ou trois mois, Rafa ne peut pas enchaîner pour se forger une grosse caisse comme c’est le cas aujourd’hui. Le mental le suit en enfer et l’Espagnol devient un adversaire prenable par n'importe qui. Même Lucas Pouille. Il finit donc par prendre la décision qui s’impose après sa défaite en huitièmes de finale l’US Open 2017 : prendre le temps de se soigner.

Le plus beau coup-droit vs le plus beau revers

Et de s'entraîner. « Je lui ai dit qu'il fallait qu'il travaille son coup-droit pour qu'il redevienne une arme redoutable, pour qu'il fasse mal à nouveau », nous confie son entraîneur Carlos Moya. Alors, une fois son poignet guéri, Rafa a cogné, cogné, cogné. Gauche, droite, gauche, droite.

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« Son coup-droit est redevenu redoutable, on sent qu'il a repris confiance en lui», analyse pour sa part Juan-Carlos Ferrero, vainqueur à la Porte d'Auteuil en 2003. Face à Wawrinka, le coup droit de mule de Nadal trouvera à qui parler. Enfin peut-être. « Je vais voir si je jouerai mon revers sur sa diagonale ou si je devrait tourner autour de mon coup-droit », anticipe le Vaudois. Au bon souvenir de Melbourne.