Juventus-Monaco: Déception? Quelle déception? Cette campagne européenne de l'ASM reste énorme
FOOTBALL•L'AS Monaco gardera un très bon souvenir de sa deuxième meilleure campagne européenne du XXIe siècle...William Pereira
L'essentiel
- Monaco s'est fait sortir en demi-finale de la Ligue des champions par la Juventus
- Jardim et Vasilyev restent satisfaits du parcours de l'ASM
- Les Monégasques ont porté haut les couleurs françaises en Europe
De notre envoyé spécial,
On était forcément un peu déçus en quittant le Juventus Stadium mardi soir. C’est ici, sous le regard des majestueuses Alpes qu’a péri le rêve européen de l’AS Monaco. Il n’y aura pas de revanche sur 2004 ni de seconde C1 pour la France. Tant pis. C’est triste. Ou pas tant que ça en fait. N’oublions pas de jeter un œil dans le rétro et de se rendre compte de la beauté de cette épopée monégasque.
L’ASM venait de loin, très loin
Les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres, Vadim Vasilyev était déjà en train de se refaire le film de cette saison européenne. Oui, son équipe a perdu, mais comment ne pas « être fier » de cette équipe qui revenait de nulle part, ou, pour être plus précis, de Ligue 2 ? « C’est la première fois qu’une équipe est allée en demi-finale si peu de temps après être remontée en Ligue 1 », se félicite le Russe, avant de ressortir le disque sur le 3e tour préliminaire de la compétition, l’été dernier.
« « On a perdu contre Fenerbahçe en Turquie… Au début notre but était de remonter ce résultat, de passer en phase de groupes. Aujourd’hui on est la première équipe issue du tour préliminaire à atteindre les demi-finales. C’est une grande fierté de voir ce que Monaco est devenu aujourd’hui. » »
Attention Vadim à ne pas oublier en chemin la première place en phase de groupes et la victoire à Wembley contre Tottenham. Premier grand moment de cette campagne étoilée pour l’ASM, annonciateur d’un exploit autrement plus grand contre un autre club anglais.
La remontée pour oublier la remontada
Vous l’aurez deviné, on parle de la double-confrontation avec Manchester City en huitièmes de finale et ce retour enflammé au stade Louis II (victoire 3-1). Un exploit en soi, c’est vrai, parce qu’en face c’était Pep Guardiola, c’était Silva, c’était Agüero, pas Gijon, pas Valladolid… Mais aussi un gros soulagement après l’humiliation subie par le PSG et le football français au Camp Nou.
De fait, Monaco a repris le fanion de la Ligue 1 et l’a trainé sur la scène continentale à la place des Parisiens. Jusqu’à faire mieux que ces derniers : atteindre les demi-finales au prix de deux matchs solides contre le Borussia Dortmund. Oublié, Barcelone. Oublié, le PSG. Ici c’est Monaco. Du moins en 2017.
L’éclosion de Kylian Mbappé
Et puis comment parler de la phase finale de l’ASM sans parler du petit génie français ? En six matchs à élimination directe, le jeune majeur a enfilé six banderilles dans la plus prestigieuse des compétitions.
Ce Monaco, c’était aussi (surtout ?) Kylian Mbappé, sa joie sur le terrain, son sourire, sa fraîcheur, ses célébrations déjà cultes, ses records de précocité et ses records tout court. Mine de rien, le bonhomme a déjà battu Gigi Buffon plus de fois que Lionel Messi (ce dernier est à… zéro but). Et comme l’attaquant asémiste aime vraiment faire parler les statistiques, il a pris soin de quitter l’Europe (pour cette année) en devenant le plus jeune buteur en demi-finale de C1 à 18 ans et 140 jours. Dans le plus grand des calmes
De par sa jeunesse et ses buts, Mbappé a un peu incarné à lui tout seul ce Monaco-total, capable de malmener (presque) toutes les défenses d’Europe malgré une moyenne d'âge basse, comme n’a pas manqué de le rappeler Leonardo Jardim en conférence de presse. « On a beaucoup de joueurs de 21, 22, 23 ans. Dans quelques années, cette équipe sera 25 ou 30 % plus forte. » Le problème, c’est que cette équipe, telle qu’on la connaît, n’existera sans doute plus l’été prochain. Mais l’essentiel, c’est qu’elle nous aura bien fait kiffer.