JO 2016: Suspense, coups bas et «Mario Party»… On pourrait avoir de l’omnium tous les jours aux JO svp ?
CYCLISME•On s’est régalé devant le « décathlon » du cyclisme sur piste…B.V.
De notre envoyé spécial à Rio,
On avait déjà flashé sur elle il y a quatre ans, à Londres. Nouvelle épreuve au calendrier olympique, l’omnium avait offert au cyclisme sur piste un retour de hype inespéré. Et puis on avait un peu oublié, jusqu’à dimanche matin et le début à Rio de ce qu’on a très clairement envie d’appeler le truc le plus cool des Jeux Olympiques.
On exagère peut-être, mais l’omnium est un truc génial : un mini-décathlon de six épreuves (un hexathlon du coup) aussi différentes qu’excitantes. Pour ceux qui s’en souviennent, ça nous rappelle un peu Mario Party, ce jeu vidéo dont la jaquette devait dire quelque chose comme « plein de mini-jeux délirants pour affronter vos amis ». Bah voilà, l’omnium c’est pareil mais sur un vélo et avec des stars du vélo à la place de vos amis.
Notre classement des courses les plus fun de l’omnium :
- La course par élimination (tous les deux tours, le dernier coureur à passer la ligne est éliminé)
- La course aux points (160 tours. Tous les dix tours, un sprint qui rapporte des points. Possibilité de prendre un tour au peloton pour gagner beaucoup de points d’un coup)
- Le scratch (15 kilomètres de course et un bon sprint de bourrin à la fin)
- Le Tour Lancé (200 mètres en contre la montre)
- La poursuite individuelle (épreuve plus classique ou deux coureurs s’affrontent l’un en face de l’autre)
- Le contre-la-montre (comme son nom l’indique)
Pour petit exemple, voici la course par élimination des JO de Londres en 2012 (avec un super Bryan Coquard).
Bref, si ce sont plutôt des sprinteurs qui ambiancent l’omnium, il faut quand même être assez complet pour l’emporter. Surtout lors de la course aux points, épreuve de fin de programme et souvent décisive. On y a d’ailleurs vu une sacrée bataille. Elia Viviana, considéré comme un prodige du sprint, a tenu face au retour de Mark Cavendish. Le Britannique aura pourtant tout tenté pour déstabiliser l’Italien, y compris le faire tomber par ricochet après avoir dégommé (volontairement ?) le Coréen Park Sang-Hoon. Après avoir revu les images en zone mixte, le Cav’ a d’ailleurs déclaré que la chute « était de sa faute » et qu’il s’en était excusé.
Bref, Viviani prend l’or, Cavendish l’argent, Hansen (un grand espoir danois) le bronze. Sacré podium,qui laisse le futur patron du sprint mondial sur route Fernando Gaviria à la sale place. « Il y avait un niveau de fou, reconnaît le Français Thomas Boudat, finalement cinquième. Depuis quatre ans, le niveau s’est nettement élevé. »
Ludique et télégénique pour les (télé) spectateurs, l’omnium est aussi devenu prestigieux pour les coureurs. Bref, si tout le monde est d’accord, pourquoi pas en remettre une petite épreuve demain ? Et après-demain ? Et tous les jours jusqu’à la fin des Jeux.